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Festival de Cannes 2022 : le surprenant "Eo" ("Hi-han") remet l’humanité à sa place

22 mai 2022
Festival de Cannes 2022 impression 06 Eo (Hi-han) horizontale
© Aneta Gebska et Filip Gebski, fourni par le Festival de Cannes

Compétition
EO
Hi-Han
de Jerzy Skolimowski
avec Isabelle Huppert, Sandra Drzymalska, Lorenzo Zurzolo, Mateusz Kosciukiewicz…

Notre première impression sur le film :

On rêvait d’un conte fantastique autour d’un âne qui parcourt le monde affrontant à la fois de mauvaises personnes et en rencontrons de bonnes. L’auteur polonais Jerzy Skolimowski, vu ces dernières années plutôt du côté du festival de Venise avec des films d’action comme "Essential Killing" et "11 minutes", signe un un récit qui remet finalement la notion même d’humanité à sa place, en dénonçant au passage les violences faites aux animaux. Conte étrange et contemporain, il situe sa première scène dans un cirque, qui face à des manifestations, se voit privé de ses animaux. Offrant à chaque fois une porte de sortie à son âne, véritable héros du film dont on voit parfois certaines scènes au travers des yeux (filmées en caméra subjective), l’auteur réduit finalement l’humanité à une dualité exploitant/exploité, mais aussi fort/faible, qui s’applique aussi bien aux hommes qu’aux animaux.

Avec une certaine malice, le réalisateur polonais compose des plans où les yeux de l’animal ont une importance particulière, que son regard trahissent une souffrance, un étonnement, ou la peur. L'âne croise ainsi d’autres créatures toujours dans des situations de stress, pourchassées la nuit par des chasseurs invisibles aux laser verts, enfermés dans des cages où on les chope avec des collets, ou soignés par des vétérinaires forcés de les endormir. Toujours surprenant dans ses choix de certains mouvements de caméra ou de composition des plans, à 80 ans passés, l’auteur n’a pas perdu de sa créativité. Il nous offre ainsi un film politique en forme de conte, à la fois merveilleux et macabre.

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur
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