Festival de Cannes 2014 : FLA de Djinn Carrenard ouvre la semaine de la critique avec fracas

Semaine de la critique
FLA
Faire l'amour
de Djinn Carrenard
avec Azu, Laurette Lalande, Maha, Saul Williams...

Djinn Carrenard , auteur de "Donoma", découvert à l'ACID il y a quelques années, faisait hier soir l'ouverture de la Semaine de la critique 2014, avec son deuxième long métrage, intitulé "FLA" ou Faire l'Amour. Un film fleuve, d'une durée de 2h45, qui vous captive de bout en bout alignant de véritables morceaux de bravoure pour des acteurs sans cesse chahutés. Au centre de l'histoire, il y a Ousmane (Azu), un rappeur en manque d'inspiration, devenu subitement sourd, sa copine (Laurette Lalande) qui l'a branché avec un producteur, et la sœur de cette dernière (Maha), fraîchement sortie de prison.

Au fil d'un film en apparence bordélique, comme la vie, ce triangle amoureux se faite et se défait, chacun affirmant ses désirs et ses exaspérations au travers de frictions, parfois physiques mais surtout verbales, qui donnent des scènes d'engueulades mémorables (le repas chez les amis, la scène avec la mère qui soupçonne de la maltraitance, l'entretien avec l'assistante sociale...) où des vérités fusent, autant que de la mauvaise foi.

Le tout respire l'authenticité et s'avère finement dialogué, et traite avec une étrange magie autant de sujets intimes (la violence comme stimulant sexuel, les choix de vie de chacun...) que de société (le placement dans des familles d'accueil, et sur la fin l'immigration...). Reste que le maniérisme du changement de cadre en pleine scène finit par agacer, alors que le parti-pris de départ, avec un traitement de l'image différent (comme une superposition partielle de 3 diapositives) pour insérer des éléments du passé, semblait plutôt judicieux.