Festival de Cannes 2014 : approche quasi documentaire d'une jeunesse espagnole égarée avec La hermosa juventud

Un certain regard
LA HERMOSA JUVENTUD
de Jaime Rosales
avec Carlos Rodríguez, Inma Nieto, Fernando Barona...

Orfèvre dans la description du quotidien, Jaime Rosales filme avec acuité les difficultés et errances de la jeunesse espagnole, frappée de plein fouet par la crise. Au discours tonitruant et rageur de Isabelle Coixet ("Ayer no termina nunca") le réalisateur de "La soledad" préfère une approche quasi documentaire, scrutant la manière dont la misère et les difficultés financières mettent à mal la structure des couples ou des familles.

Face aux tentatives d'argent facile (le tournage dans un porno, l'espoir d'une indemnité à base d'arnaque...), Rosales ne pose aucun jugement de valeur, analysant les dynamiques de survie, les espoirs d'écus, l'effet vitrine de la vie et de l'argent des autres. Épinglant au passage le manque de responsabilité des jeunes hommes, la mise en scène use d'ellipses un peu rébarbatives à base d'écrans de portables, de conversations par Skype et de photos prises sur mobiles. Une intrusion d'une technologie banalisée qui n'a pas grand intérêt.