Festival de Berlin 2023 : le difficile passage de nerds à pros dans le trépident "Blackberry"

Compétition
BLACKBERRY
de Matt Johnson
avec Jay Baruchel, Glenn Howerton, Matt Johnson, Cary Elwes, Saul Rubinek...

Notre première impression sur le film :

Premier film de la compétition berlinoise, "Blackberry" nous vient du Canada, et met en scène un petit groupe d’acteurs méritants, dont l’un, Matt Johnson lui-même (ici réalisateur), qui interprète l'un des deux fondateurs de la boîte à l'origine des premiers Smartphones (regroupant emails, téléphone et pager), est dors et déjà un sérieux candidat pour le prix du meilleur second rôle. Si la construction du film est assez classique, de l’ascension à la chute de cette enseigne mythique, ce sont surtout les personnages qui passionnent, au sein d’un scénario qui ménage suspense et rebondissements.

On découvre ainsi Glenn Howerton dans le rôle d’un homme aux dents (trop) longues, qui propose à une bande de nerds à l’origine du concept, et jusque-là spécialisés dans les modems, de s’occuper du marketing de leur société, à condition qu’il en devienne directement le directeur. La différence de style (autoritaire, décidé et téméraire) avec les deux comparses, interprétés par Jay Baruchel (renfermé et surdoué) et Matt Johnson (un grand ado perspicace mais intègre), fournit le fond comique de l’ensemble, renforcé par le contexte de ces années d’émulation en terme technologique. Folie des grandeurs, décalage entre stratégie agressive de ventes et recherche de solutions techniques, aspect sans pitié du monde des affaires, tout est savamment développé et dialogué. Quand le tout est accompagné d’une mise en scène lorgnant vers le documentaire, qui sait donner quelques coups d’accélérateurs, cela fait forcément mouche.