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Cinéma

Festival de Berlin 2010 - Jour 7: Riccardo Scamarcio dans une formidable comédie italienne et Sylvain Chomet nostalgique

18 février 2010

Mercredi 17 férvrier 2010

SHAHADA
(Faith)
de Buhran Qurbani
Vu le mercredi 17 février à 9h00
Compétition (+3)

"Shahada", qui signifie la Foi, est un film focalisé notamment sur la communauté Turque allemande, posant à travers le destin de trois jeunes musulmans, la question de la croyance et de la pratique religieuse. Il y a Ismail, policier visiblement affecté par une autre femme que la sienne, Sami un jeune black qui travaille au marché à poissons, irrésistiblement attiré par un collègue, et surtout Maryam, fille d'Immam, qui vient d'avorter clandestinement et subit des complications qui l'angoissent. Construit en quatre chapitres (le début du voyage, la dévotion, le sacrifice et le choix du chemin), "Shahada" questionne brillament l'intervention divine dans le quotidien de chacun en mettant ses personnages face à des évènements dramatiques, ou à des coincidences angoissantes. Il question ainsi la capacité de chacun à marier foi et destin, sans plonger dans la paranoïa et l'extrémisme, et sans déformer le sens d'écritures affirmées comme source de bienveillance. Un film qui prouve que modernité de mise en scène et questions de religion ne sont pas incompatibles.

EL VUELCO DEL CANGREJO
de Oscar Ruíz Navia
Vu le mercredi 17 février à 15h00
Forum (+1)

Conseillé par beaucoup de spectateur, il est bon parfois de faire un petit détour en dehors du planning prévu autour de la compétition. Ce petit film colombien, lumineux, conte l'arrivée d'un jeune homme (blanc) dans un village isolé, au bord de l'eau. Il y rejoint une connaissance qui vient d'ouvrir un hôtel ("El paraiso") et qui profite à sa façon des locaux, en entretenant une liaison charnelle avec une femme ayant un enfant. Vite accepté par les anciens comme par les enfants du cru, les journées passent, et le film avec, à un rythme propre, lent. Un rythme auquel le spectateur se laissera aller, intégrant complètement l'aspect contemplatif du film, notamment lors d'une relaxante promenade en canoé, au milieu d'une mangrove à marée basse. Ou un rythme auquel il sera hermétique, restant alors extérieur aux beautés du film.

LOOSE CANNONS
(Mine vaganti)
de Ferzan Ozpetek
avec Riccardo Scamarcio, Nicole Grimaudo, Alessandro Preziosi...
Vu le mercredi 17 février à 17h00
Panorama Spécial (+4)

Ferzan Ozpetek n'est pas le meilleur réalisateur du monde. On l'avait d'ailleurs quitté en 2008 à Venise avec un film qui était loin d'avoir créé l'entousiasme, et qui se focalisait sur la relation tumultueuse entre une femme et son mari, policier plutôt violent. Mais ce réalisateur italien n'est jamais aussi bon que dans le genre de la comédie, faisant ici des merveilles à partir d'une histoire de coming out qui aurait pu être totalement convenue. Il dresse ici une série de portraits attendrissants au sein d'une famille divisée par la révélation de l'homosexualité de leur fils ainé, et ne sachant pas encore que le fils cadet l'est aussi. Maîtrisant parfaitement les scènes de groupes, dynamisant les complicités et les divisions par une alternance de plans séquences virevoltant et de gros plans sur les différents protagonistes, Ozpetek enchante par la légèreté du traitement, laissant transparaître juste ce qu'il faut du passé bouleversant de la compatissante grand-mère. Bien sûr certains diront qu'avec moi le message consistant à briser ses chaînes, luxe des gens qui "veulent être heureux", fonctionne toujours, mais le plaisir et l'émotions sont bien là.

AMPHETAMINE
de Scud
Vu le mercredi 17 février à 20h15
Panorama (-1)

Du côté d'un Hong Kong aux couleurs nocturnes flashy, aux immeubles plus haut que jamais, et au pont à aubans le plus long du monde, se dresse une histoire d'amour aussi naïve que compliquée, entre un financier friqué et un soi-disant miséreux (qui a quand même une sacré moto !). Le jour où le tablier du pont sera terminé, leurs histoires et leurs êtres se rejoindront peut-être enfin... Vous l'aurez compris, dans "Amphétamine" (car l'un est drogué à l'Ice), le romantisme échevelé dégouline de mièvrerie. Et il se double de plus de nombreuses scènes érotiques, fashion ou cauchemardesques, d'une scène de viol qu'on aurait pu éviter et d'inserts ridicules sur des coupures de journeaux lorsque l'on parle de manière faussement éclairée de la crise financière. Bref, avec un scénario et une mise en scène qui n'ont pas peur du ridicule, ce film asiatique est loin de convaincre.

L'ILLUSIONISTE
dessin animé
de Sylvain Chomet
Vu le mercredi 17 février à 22h30
Berlinale Special (+3)

Après avoir connu les joies d'une sélection Hors compétition à Cannes avec l'inventif "Les triplettes de Belleville", le réalisateur français Sylvain Chomet nous livre son nouveau dessin animé, ici, à Berlin. Adaptation d'un scénario de Jacques Tati, que l'auteur n'a jamais pu tourner, "L'illusioniste" est une fable nostalgique, amenant un magicien (Tatischeff) et son agressif lapin, à parcourir l'Angleterre puis l'Ecosse, et à recueillir sous son aile, une jeune bonne sans le sou. Avec un minimum de dialogues, et comme toujours d'infimes détails qui font la drôlerie de chaque plan, "L'illusioniste" séduit sans condition et touche aussi, face au constat du passage à un nouvel âge, plus soffistiqué, plus moderne, contre lequel le vieil homme ne peut lutter. Parce que son art n'est plus à la mode, parce qu'aussi il vieillit. Une belle histoire, drôle et foisonnante de détail, mais qui satisfera sûrement plus les parents que les petits (malgré le comique de répétition lié au lapin, qui préfère manger des doigts que des carottes).

Egalement présenté ce jour:

LITTLE BIG SOLDIER
(Da bing xiao jioang)
de Ding Sheng
avec Jackie Chan, Wang Leehom, Steve Yoo...
Vu le mardi 16 février à 18h30
Berlinale Special (+2)

Jakie Chan reprend ici de nouveau l'un des rôles qui a fait son succès, et dans lequel il excelle en sigeant la maladresse, celui d'un soldat lâche, qui ayant fait semblant de mourir lors d'une bataille (il dispose d'une flèche rétractable le faisant apparaître comme transpercé), se retrouve seul survivant avec un général énnemi. Ayant fait de ce dernier son prisonnier, le film se transforme alors en road movie, Chan tentant de le ramener en sa ville pour toucher une récompense. Si on se serait passer des assez ridicules passages où une nymphette se met à chanter en play-back d'une voie fluette, le reste est plutôt rythmé et sympathique. De l'ouverture en dessin animé, aux pitreries de Jackie Chan qui s'amuse à appuyer sur la blessure de son ennemi pour le faire crier, en passant par les castration inattendues à coup de bâton ou une fameuse bataille à coup de cailloux lancés aux visages, tout concourre au plaisir d'un spectateur conquis d'avance.

UNE VIE TOUTE NEUVE
d'Ounie Lecomte
Vu en projection presse à Lyon
Generation Kplus (+3)

Lire la critique de "Une vie toute neuve" par Gaëlle Bouché

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur