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INTERVIEW

POLIGONO SUR - SEVILLE COTE SUD

Avant la projection du film, la réalisatrice de Poligono Sur, a tenu à s’exprimer sur les attentats perpétrés à Madrid quelques jours auparavant. Très émue par le drame, elle a montré son soutien à la population espagnole tout en manifestant son indignation vis-à-vis des propos tenus par l…

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Avant la projection du film, la réalisatrice de Poligono Sur, a tenu à s'exprimer sur les attentats perpétrés à Madrid quelques jours auparavant. Très émue par le drame, elle a montré son soutien à la population espagnole tout en manifestant son indignation vis-à-vis des propos tenus par le gouvernement Aznar à propos des auteurs des attentats (accusant l'ETA). Dans la lignée de ses opinions politiques, son film n'est pas anodin puisqu'il traite de manière sous-jacente de l'expulsion de personnes pauvres, que l'on parque ensuite dans un endroit insalubre.

Afin d'être au plus près de la « vraie vie » du quartier, trois petites caméras mini DV ont été utilisées pour filmer, ce format convenant mieux à faire oublier leur présence. Pour ce documentaire / fiction, les habitants des « Tres Mil » sont devenus les acteurs de leur propre vie. Même si au départ, le scénario du film est écrit et mis en scène, Dominique Abel est restée ouverte à tout ce qui pouvait arriver, à la spontanéité, au naturel et bien sûr au grain de folie des habitants.

Derrière le personnage atypique de l'Indien, c'est la volonté de la réalisatrice de montrer que ces habitants sont traités comme des indigènes par le pouvoir public, après avoir été chassé du quartier de Triana.

Poligono sur n'est pas un film politique au départ mais musical. Malgré tout, il transmet ce message : A las « Tres Mil », il n'y a pas beaucoup de choix pour vivre : soit tu es artiste, soit tu vends de la drogue. Les habitants sont dans la survie perpétuelle. Pour Dominique Abel, le gouvernement les endort ou les tue en laissant la drogue circuler, car bien entendu cela les arrange.

Depuis la projection du film à Séville, les habitants ont miraculeusement obtenu la création d'un local pour le flamenco dans le quartier : un peu d'espoir. Cela prouve bien l'impact d'un film sur les élus, et la manière dont il peut faire bouger les choses.

Anthony REVOIR Envoyer un message au rédacteur

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