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INTERVIEW

ELLE S’APPELLE SABINE

Abus de ciné :
Quelle à été la démarche première de votre film ?

Sandrine Bonnaire :
Je voulais sensibiliser le spectateur. Pour changer son regard par rapport au handicap qui est trop souvent un regard « effrayé ». Il faut qu’il puisse comprendre cette différence q…

© Les Films du Paradoxe

Abus de ciné :
Quelle à été la démarche première de votre film ?

Sandrine Bonnaire :
Je voulais sensibiliser le spectateur. Pour changer son regard par rapport au handicap qui est trop souvent un regard « effrayé ». Il faut qu’il puisse comprendre cette différence qui effraye et moins marginaliser les personnes handicapés pour pouvoir les faire rentrer dans notre société. Si on réussit a les intégrer grâce à ce changement de regard, ça les rendra sûrement moins violents envers les autres.

Abus de ciné :
Sabine étant votre sœur, vous n’avez pas peur que votre film soit « trop » personnel ?

Sandrine Bonnaire :
Évidemment, comme Sabine est ma sœur c’est sûr que c’est un film avec un regard intime et plein d’amour envers elle. Mais j’ai essayé de ne pas faire un film de famille, ni un film sur l’autisme d’ailleurs. Ce film pour moi c’est un constat distant et pudique, et cela bien qu’il soit très personnel parce que j’aime Sabine et que c’est ma sœur. Et puis a travers ce film c’est aussi mon histoire.

Abus de ciné :
La présence de la caméra a été bien acceptée par Sabine et par les autres personnes présentes dans le film ?

Sandrine Bonnaire :
Avant de faire le film, j’ai bien sûr demandée à Sabine si elle était d’accord. Et elle l’a été tout de suite. Pour les autres personnes ça a été la même choses, elles ont tout de suite accepté. Pour Sabine c’était presque normale cette caméra, ça vient du fait qu’elle avait l’habitude d’être filmée par moi par le passé. Et je crois que vraiment ça a été bien de faire ce film, il lui a fait énormément de bien.

Abus de ciné :
Ne pensez vous pas qu’il est un peu réducteur de dire que c’est un film pour dénoncer les hôpitaux psychiatres et leurs méthodes de traitements comme l’on dit certains médias ?

Sandrine Bonnaire :
Je n’aurais jamais fait ce film si Sabine n’avait pas été aussi massacrée par son passage à l’hôpital. Sinon j’aurais fait un film de famille où une grande sœur filme sa petite soeur. Mais je n’ai pas non plus voulu faire un film qui dit : « Regardez les hôpitaux comme ils sont méchants ! » Non ! Je voulais poser des questions aux spectateurs, comme ; « Où est la frontière entre ces gens et les autres ? » et « Êtes vous sûr que se soit le handicap la vraie frontière ? »

Abus de ciné :
Attendez vous une réaction du gouvernement par rapport à ces problèmes d'hopitaux non adaptés ?
Sandrine Bonnaire ;
J’ai rencontré Nicolas Sarkozy qui ,dit-il, est « très sensible au handicap ». Mais ce n’est pas un problème gouvernemental, ce sont les régions qui prennent des mesures. J'ai aussi rencontré Xavier Bertrand qui m’a assuré des projets à venir. Il faut ouvrir des structures, comme celle où réside Sabine maintenant, et créer plus d’aide a domicile.

Abus de ciné :
Y-a-t-il eu des échos du public au près de Sabine ?

Sandrine Bonnaire :
Quand le film est arrivé a Cannes, il a eu un très bon accueil. J’ai appelé Sabine à chaque étape du festival. Et j’ai décidé de lui envoyer un DVD. C’est devenue « son DVD », elle le regarde tout les jours ! Et un jour justement des gens l’ont reconnues dans la rue et sont aller lui parlé du film. Elle a crue qu'ils lui avaient volé sont DVD ! J’ai du venir avec une pile de DVD pour lui expliquer (rires). Plus sérieusement par exemple, on a organisé une séance privée en Charente (là où se trouve le centre de Sabine) et tous les « acteurs » du film sont venus. Et ça été vraiment génial, c’étaient de vraies stars de cinéma.

Propos recueillis par:
Théophile Sclavis

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

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