Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

INTERVIEW

ECOUTE LE TEMPS

Abus de ciné:
Pourquoi avoir choisi un traitement des flash-backs de manière peu différentiée du présent?

Alanté Kavaïté:
J’ai voulu ces éléments les plus réalistes possible. Les passages du présent au passé se font dans de simples montages, champs, contre champs. Dan…

© Zelig Films Distribution

Abus de ciné:
Pourquoi avoir choisi un traitement des flash-backs de manière peu différentiée du présent?

Alanté Kavaïté:
J'ai voulu ces éléments les plus réalistes possible. Les passages du présent au passé se font dans de simples montages, champs, contre champs. Dans une première version, on avait envisagé uniquement des allusions par le son, mais cela n'était pas convaincant.

Abus de ciné:
Comment est venue la dimension fantastique?

Alanté Kavaïté:
Dès le début, par le sujet du deuil, avec cette idée d'entendre les sons du passé. Il fallait qu'elle entende de par sa propre compétence, d'où son métier d'ingénieur du son. C'est sa manière de faire le deuil.

Etienne Chicot:
Il y a un dimension poétique là dedans. Dans ce film Ludmila rayonne, Emilie est féérique, elle vient d'un autre monde. Demy est diabolique et délicat à la fois. Tout cela créait une certaine grâce sur le plateau.

Abus de ciné:
Comment avez-vous vécu le tournage?

Alanté Kavaïté:
Il y a eu trois ans d'écriture. Puis deux mois de tournage. Plus la post production. Et à la fin, la chance d'avoir un film. On a désaturé les couleurs à l'étalonnage. On a volontairement salie l'image. Elle reflète un peu l'état intérieur du personnage d'Emilie.

Abus de ciné:
Lors de la scène sous la pluie il y a une ambiance intéressante. Vous avez voulu dès le début renforcer le côté prémonitoire?

Alanté Kavaïté:
C'était des évidences; Sur le plateau, on captait cela dans un regard, un geste qui fait croire au scénario. Quand on écrit on a tendance à vouloir trop expliquer.

Abus de ciné:
La communauté exerce un sacré poids sur cette jeune femme...

Alanté Kavaïté:
Elle est l'étrangère dans ce village. J'ai cherché quelque chose pour la distinguer. On a trouvé ce manteau bleu: une couleur autre... C'est finalement une atmosphère de reproches qu'elle se fait elle même. Les regards des autres agrandissent sa culpabilité.

Abus de ciné:
Vous jouez encore un sale type?

Etienne Chicot:
Oui... le cinéma manque un peu d'imagination. Il me cantonne à des rôles de vilains. J'aimerais jouer un bon catholique, un homme honnête... Si vos avez des rôles de mecs formidables, vous m'envoyez le scénario!

Olivier Bachelard Envoyer un message au rédacteur

À LIRE ÉGALEMENT