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INTERVIEW

AGENTS SECRETS

Frédéric Schoendoerffer et Monica Bellucci

Réalisatrice - Actrice
© Patrice Riccota

L'attente est longue pour voir arriver la belle ! Mais lorsque Monica apparaît dans la salle, elle est resplendissante. Et simple ! Dans sa façon d'être, de s'habiller, de se comporter, de répondre à nos questions. Loin de l'image de star pulpeuse et parfois aguicheuse que nous renvoient les médias. « Je ne me considère pas comme une star mais comme une comédienne. D'ailleurs les stars me font peur ! » avoue-t-elle. Pourtant c'est bien elle que tous regardaient en arrivant, et non Frédéric, réalisateur renfermé, timide. Elle regarde les journalistes dans les yeux (oh mon Dieu !) alors que lui baisse souvent le regard. Ce qui ne l'empêche pas d'être néanmoins attachant, chose qui semble primordiale dans le choix de Monica d'accepter un rôle : « Le déclic c'est le réalisateur. Le scénario vient presque en deuxième position. J'ai dit oui à des réalisateurs de talents avec un scénario pas abouti ». L'histoire ne dit pas si elle pensait cela de "Agents secrets" (moi oui !). Schoendoerffer, lui, confirme la simplicité de Belucci : « Monica et Vincent (Cassel, ndlr) ne m'ont jamais fait sentir ni leur importance, ni leur pouvoir ; on a travaillé pour le film ».

A propos du couple Belucci-Cassel, le réalisateur avoue que c'était intéressant de leur faire jouer un faux couple. Pour ce qui est de son personnage, l'actrice souligne qu'il s'agit d'une « femme d'une tristesse incroyable. On sent quelqu'un de très seul. J'aimerais bien savoir ce qui s'est passé dans sa vie ». Nous aussi, Monica, mais le film est inabouti, nous l'avons déjà dit ! Hem… Toujours est-il que selon elle, « la force de Frédéric est de créer de la poésie et de la spiritualité dans un film qui semble fait avec un bistouri car très précis ». De son côté, Fredo (tentons de le décoincer avec une petite familiarité !) parle de son travail à la limite du documentaire : « la fiction prime mais il y a une volonté réaliste, ce qui est de l'ordre du goût personnel. Mais c'est bien une fiction sinon je ne tournerais pas avec des acteurs ». Pour ce qui est de la réalisation de son film, Freddie la définit comme « instinctive. Un scénario ça se fait avec la tête mais quand on tourne ça se fait avec le ventre ». Instinctif mais pas sûr de lui : « je n'essaie pas de faire rentrer les acteurs dans mon univers : je ne sais même pas si j'ai un univers ! »

Néanmoins il affirme son intérêt profond pour l'univers des flics : « ce sont des êtres humains prêts du mal, d'une flamme brûlante. Ce qui m'intéresse c'est de savoir comment ils réagissent face à ça, et de faire le scanner de l'âme de ces gens, qui en fait sont comme nous. Pour cela, au fur et à mesure de l'histoire, on se rapproche des personnages et on finit comme un close-up ». Eh bien, tu vois Fredo, quand tu veux, quand ça te passionne, tu peux te lâcher ! Dommage qu'il n'ait pas été comme ça durant toute l'interview… On gardera en mémoire le sourire charmeur et le regard pétillant de Monica, plutôt que le visage timide enfoui dans la barbe de Frédéric. Celui de deux êtres profondément humains… chacun à leur façon !

Raphaël Jullien Envoyer un message au rédacteur

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