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YO VI TRES LUCES NEGRAS

Les victimes des groupes armés

Dans la rivière, le corps d’Arturo est repêché. Il se dit qu’il a été jeté à l’eau. José homme vieillissant, passant de lieu en lieu pour soigner les malades ou blessés, et accompagner les mourants, se retrouve face au fantôme d’Arturo, puis de son propre fils, Pium Pium. Ces fantômes de disparus lui disent que là-bas, au fin fond de la forêt, se trouvent les estropiés, les esclaves, les assassinés, car avec toute cette violence, même les morts ne trouvent pas le repos. José, qui sait que sa propre mort est proche, s’enfonce alors dans la forêt, à la tombée de la nuit, avec son chien…

"Yo Vi Tres Luces Negras" s’ouvre avec un plan panoramique sur une rivière, au beau milieu de la forêt vierge, avec de la brume au loin et un vague bruit d’orage. Enchaînant avec des personnes face caméra, comme autant de personnes qui ne seraient jamais revenues de cette forêt, c’est ensuite sur une rumeur que l’intrigue s’installe. Il s’agit de celle concernant le corps d’Arturo, qu’on dit avoir été jeté à l’eau et qui pourrait être charrié par la rivière. Sans transition trois hommes en canot à moteur repêchent justement un corps flottant, et s’ensuit une veillée chantée atour de celui-ci. On comprend vite qu’il s’agit alors du sort réservé à bon nombre de personnes, dans cette forêt, qu’ils s’opposent réellement ou non à ceux qui s’y cachent.

Le film, flirtant avec le surnaturel, puisque son héros n'est autre José, vieil homme chauve au visage orné de petites lunettes, autant guérisseur que détenteur de rituels du passage vers l'autre monde. En entrant visiblement dans une sorte de transe à l'aide des boissons à base de racines qu’il concocte, il est capable de rentrer en contact avec les morts, qui se matérialisent pour nous à l’image, tels des fantômes. Autour de la notion spirituelle de repos des âmes de ceux qui ont été victimes ici, des groupes armés qui contrôlent la forêt, qu’ils aient été réduits à l’état d’esclaves, estropiés ou assassinés, le périple de José, lui-même quasi mort-vivant (c’est son « dernier voyage ») exprime le raz le bol de toute une population, d’être menacée et exploitée. Malheureusement le film arrive, sur des thèmes relativement proches, peu après "Domingo dans la brume", sans en avoir ni le caractère onirique, ni la tension mystérieuse, et souffre inévitablement de la comparaison.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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