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THE WAY

Un film de Emilio Estevez

Père en souffrance

Un sexagénaire américain apprend la mort de son fils lors d'un accident sur le Chemin de Santiago. Se rendant dans les Pyrénées françaises, il est accueilli par un commissaire de la gendarmerie qui tente de l'accompagner dans son deuil. Finissant par accepter la proposition de ce dernier, il décide de faire incinérer son fils. Mais au lieu de rentrer au pays, il décide de poursuivre le voyage de son fils et d'emprunter le chemin des pèlerins, laissant à chaque étape un peu des cendres de son enfant...

Sorti en Espagne il y a pratiquement trois ans, ce film américain offrant un voyage imprenable tout au long du Chemin de Santiago, depuis la frontière française jusqu'à la cote de Galice, un peu à l'Ouest de Saint-Jacques de Compostelle, était resté plus de six mois à l'affiche. Trouvant enfin le chemin des salles en France, il ne connaîtra certainement pas le même heureux parcours, mais devrait emporter le cœur des spectateurs qui ne reculeront pas face à cette histoire de deuil et de marche. Dédié au grand père Estevez, il faut dire que "The Way" (« le chemin », en français) semble être une histoire de famille, puisque le réalisateur (Emilio Estevez, vu dans "The Breakfast Club") n'est autre que le fils de l'acteur principal, Martin Sheen, et qu'il apparaît régulièrement à celui-ci sous forme de souvenirs de leurs derniers échanges, ou tel une vision soudaine, au milieu des gens qu'il rencontre.

Voyage initiatique à la redécouverte de soi, réflexion sur le but de la vie et la communication avec les autres, "The Way" nous offre plus qu'un quadruple portrait, invitant à un autre rythme et à une curiosité renouvelée dans un monde où la connexion numérique ne veut pas dire contact. Face à son héros renfermé, quelques personnages attachants viennent rendre le voyage moins difficile et solitaire : un hollandais saoulant, une canadienne en colère, un irlandais théâtral. Chacun a ses raisons pour être ici, perdre du poids, arrêter de fumer, écrire un livre, mais sont-elles le vrai motif de ce long périple ? Délicatement, sans effet spectaculaire, la caméra d'Emilio Estevez accompagne son père en souffrance, se délestant à chaque pas d'un peu de son fardeau. Sans réellement parler de religion, "The Way" interroge la force de l'être humain, sa capacité à se relever, à se fixer des buts et à persévérer, malgré les obstacles, malgré les erreurs. Une odyssée en forme de pardon et de réconciliation avec l'humanité : bouleversant à presque tous les instants.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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