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LA VRAIE VIE DES PROFS

Catastrophique

Alors qu’ils nient être à l’origine du tag sur la statue d’Émile Zola située dans la cour, deux élèves sont punis et condamnés à écrire pour le journal du collège. Leur vient alors une idée : filmer les secrets inavoués des différents professeurs et les mettre sur un site internet…

Premier film en prise de vue réelles des deux réalisateurs du réjouissant « Lascars », « La vraie vie des profs » est une des pires comédies qu'on ai vu depuis longtemps. Les personnages sont caricaturaux au possible, et si on aurait pu pardonner la chose pour les seconds rôles, cela est beaucoup plus difficile pour les personnages principaux. Entre un clown pénible, inculte et égocentrique, un suiveur naïf et peu courageux, à l'improbable coupe blond frisé, un futur probable intello à lunettes (le petit frère) et deux greluches dont l'une est amoureuse, l'autre hésitant entre tenir la chandelle et médire autant qu'elle peut, les portraits sont non seulement inintéressants et stéréotypés, mais ils sont portés par de bien piètres acteurs. Emir Seghir est bien en deçà des qualités de jeu de son frère Samy (« Michou d'Auber ») et seuls Sami Bouzid en amoureux éconduit et sa belle, Victoire Poupon, s'en tirent avec les honneurs.

Quant aux professeurs, ils ne sont qu'une accumulation de clichés qui aurait pu être drôle (Desagnat en prof de sport supporter de foot néonazi promettait des merveilles) si la direction d'acteurs n'était pas inexistante et le propos n'était pas simplement et basiquement de rire de tout. Entre les tendances sadiques des uns, la rigidité coincée des autres, en passant par la seule figure crédible qui finit nymphomane frustrée, on finit par désespérer de rire un peu. D'autant que les acteurs ne s'embarrassent même pas du moindre réalisme dans leur gestuelle, ne serait-ce que lorsqu'ils sont sensés filmer avec leurs téléphone une scène de la vie privée de leurs professeurs. Au final ce n'est certainement pas cette pseudo-comédie qui redorera le blason de la ville de Marseille.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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