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LA VIE EST UN MIRACLE

Un film de Emir Kusturica

Foisonnant et émouvant

Devenu responsable d'une ligne de chemin de fer qui n'a pas encore de train, Luka voit sa femme, ex cantatrice, dépérir, et son fils, brillant joueur de foot, se faire enrôler dans l'armée…

Si le nouveau film d'Emir Kusturica apparaît plus équilibré que ses précédents (Chat noir, chat blanc, Underground), les excès de l'âme slave y tiennent toujours une part primordiale, faisant toute l'originalité de son cinéma. Cette Vie est miracle est aussi moins politique que son Underground, délaissant étonnamment ce symbole politique, ce trait d'union potentiel entre les peuples que pourrait être le chemin de fer, pour se concentrer sur les déboires amoureux de son personnage principal. En effet, si sa femme serbe le quitte, une relation naît rapidement avec une prisonnière musulmane, ancienne infirmière. Le film prend alors une tournure à la fois émouvante et plus universelle.

Après une première demi heure brillante de vitalité et de drôlerie, on s'interroge cependant sur la durée du film (près de 2h35). Et l'on se dit que le metteur en scène yougoslave n'avait pas besoin d'autant de temps pour nous faire aimer ses personnages. Qu'il s'agisse de cet homme esseulé et exilé, ou de cette infirmière menacée en terre pourtant connue. Si les interprètes sont tous formidables, on notera l'importance particulière des animaux, (l'âne sur les rails, le chat qui mange la tartine) qui deviennent parfois le symbole de la division des peuples, de la mésentente, et des jalousies mal placées. Un film envoûtant.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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