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LA VERITABLE HISTOIRE DU CHAT BOTTE

Quand un royaume endormi ne demande qu'un peu de magie

Le troisième fils du meunier, à la mort de son père, n'hérite pas comme ses deux frères du moulin familial, mais d'un chat parlant à qui il doit confectionner des bottes de velours rouge. Plein de ressources, ce chat va l'aider à épouser la princesse dont il est amoureux, en le faisant passer pour un certain marquis de Carabas...

Rappelons, pour ceux qui mélangeraient un peu divers contes, que les bottes du chat n'ont rien à voir, même si elles lui permettent de se mouvoir rapidement, avec celles dont s'empara le petit poucet: les fameuses bottes de sept lieues. Faisons alors appel à nos lointains souvenir et laissons bercer par ce conte de Perrault, légèrement mis au goût du jour et dialogué à la sauce Deschiens. Car aux commandes on retrouve trois réalisateurs aux horizons divers, parmi lesquels Jérôme Deschamps, dont l'univers imprègne celui, coloré à l'excès, du fameux chat.

Il donne en effet d'emblée à la reine, les traits rajeunis d'une certaine Yolande Moreau, qui prête sa voix au personnage, et adopte au passage un langage rural étonnant et fleuri, qui amusera plus les grands que les petits. D'autant qu'elle aime à titiller son mari, le Roi, qui restera endormi, quelle que soit sa position, durant l'intégralité du film. Le spectateur, lui, demeurera bien réveillé, les petits se délectant de quelques scènes d'action et des fameux bonbons qui vous transforment en je ne sais quelles créature à poils ou à plumes.

Mais que dire de l'adaptation de certains éléments à la mode d'aujourd'hui. La princesse, aux formes postérieures plus que généreuses, aime à chanter comme à la Star Ac', des adaptations de morceaux classiques ou autres. Elle possède aussi une salle de danse dans sa chambre, mais ses mouvements de bras ne sont pas d'une fluidité exemplaire. Quant au chat, avec bandana et gestuelle mi gentil-homme, mi-rappeur, il déroute assez par son attitude espiègle et ses tics du comportement. Au final, restent les scènes de comptoir du début et les grossièretés de la reine, ainsi qu'une structure de conte qu'il est bon de ses remémorer, l'animation comme les décors et costumes surchargés d'écoeurants coloris étant bien vite oubliée, à l'image de l'hideuse affiche.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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