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UN AMOUR IMPOSSIBLE

Un film de Catherine Corsini

Trop long, trop bavard et trop théorique

Quand Rachel Schwartz rencontre Philippe Arnold, elle tombe instantanément amoureuse. Ils ne viennent pas du même monde et il refuse de l’épouser pour cette raison. Il la domine de toute sa culture et son savoir, elle l’admire. Elle élève leur fille Chantale seule, il refuse de la reconnaître. Elle va tout faire pour qu’il fasse partie de la vie de sa fille…

Pour ceux qui n’ont pas lu le livre de Christine Angot, un secret est au cœur du film, un indicible qui se laisse deviner, mais qui ne sera pas trahi ici. Virginie Efira, en mère courage porte le film, dans tous les sens du terme. En tant que protagoniste passant à travers les âges d’une vie de douleurs et de sacrifices, toujours maître de son destin malgré son statut de femme dans une société machiste dont Philippe n’est que la partie immergée de l’iceberg. Mais aussi dans sa performance, très souple et habile, si ce n’est une petite scène, présente dans la bande-annonce, qui sonne un peu faux et creux, une scène de larmes, la seule, où elle éclate en sanglots.

Niels Schneider est également très bon dans le constamment odieux Philippe. Mais il le joue peut-être trop bien, et la narration est peut-être trop partiale pour que l’on puisse saisir la nuance du personnage. Il n’est jamais présenté dans des phases de doutes ou d’hésitations. Il est une machine que l’on haït et, sans ces nuances qui feraient son humanité, l’empathie est difficile à instaurer. Les principaux problèmes du film sont l’absence d’espoir ainsi que des enjeux dont le spectateur peine à comprendre les implications et ce qui pousse le personnage à les poursuivre.

Le film comporte des longueurs qu’il ne parvient pas à dépasser. Il est très bavard et théorique, sans que cela soit nécessaire. Toutefois, retenons un intéressant parallèle à dresser, à la fin du film, entre le père et la fille. Ce dernier s’adresse au personnage de Rachel comme si elle était une ignare, le dindon de la farce, auquel il faut tout apprendre, alors que c’est elle qui a le plus vécu et que c’est de son humilité et de son courage qu’il faudrait s’inspirer. À noter, pour l’anecdote, la présence de Pierre Salvadori dans le rôle d’un médecin très prévenant et dont le dernier film "En Liberté !" est en ce moment à l’affiche, dans un registre bien différent.

Thomas ChapelleEnvoyer un message au rédacteur

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