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THE TWO FACES OF JANUARY

Un film de Hossein Amini

Un film élégant mais bien peu passionnant

En 1962 à Athènes, Rydal fait la connaissance d'un couple d'Américains, dont le mari, plus âgé, lui rappelle son père, décédé un mois plus tôt et pour les funérailles duquel il n'a pu se rendre aux USA. Acceptant de devenir leur guide, d'abord pour seulement la journée, il va se retrouver embringué dans un sale histoire, le mari étant impliqué dans un certain nombre d'arnaques et s'étant débarrassé de manière brutale d'un Canadien gênant, qui représentait des clients mécontents...

Présenté au Festival de Berlin 2014 dans la section Berlinale Special, "The Two Faces of January" fut l'une des déceptions de cette Berlinale, ceci malgré la venue de Viggo Mortensen pour défendre ce film d'ambiance, virant du triangle amoureux à la course poursuite dans les îles grecques, la Crête, puis jusqu'à Istanbul. Le prétexte du rapport entre fils et père de substitution aurait pu donner un peu de substance à cette intrigue qui fonctionne sur le principe de l'étau qui se resserre. Mais même le virage de cette fascination du plus jeune pour son aîné, à laquelle répond la curiosité du plus âgé pour le plus jeune, à une rivalité plus frontale, le jeune apparemment innocent tentant d'être plus malin que le professionnel de l'arnaque, n'arrive pas à susciter de passion.

Car il est pourtant question de cela, la femme incarnant l'objet de convoitise, qui mènera ces deux hommes dans leurs retranchements, et les obligera à devenir complices malgré eux, et à commettre l'irréparable, face à une police qui n’apparaît physiquement que dans la dernière demi-heure du film. Jamais réellement captivant quant à l'issue de la poursuite, le film vaut surtout dans un premier temps pour les rapports développés entre les trois personnages, menant certains à une légitime paranoïa, malheureusement à peine esquissée. Étrangement la série de coups fourrés ne surprend pas vraiment (voir la scène de l'aéroport) et laisse le spectateur sur sa faim. Reste le trio d'interprètes, investis, et une ambiance moite et rétro, qui vous colle à la peau.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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