Banniere_11_films_de_separation_Saint_Valentin

LES LUEURS D'ADEN

Un film de Amr Gamal

Parcours du combattant

Ville d’Aden, au Yemen, en octobre 2019. Un couple déménage dans un autre appartement, un peu délabré, avec leurs fils et leur fille. L’année académique va reprendre d’ici une semaine, après une suspension due aux troubles ayant eu lieu d’avant. Et l’inscription de leur fils à l’école coûte cher. Apprenant qu’elle est à nouveau enceinte, de 6 semaines, Isra’a, la mère, prend rendez-vous, accompagnée par son mari, Ahmed, afin d’avorter…

The Burdened film movie

C’est une sensation de danger qui ceinture peu à peu un couple de Yéménites, ayant déjà trois enfants, et peu désireux d’en avoir un quatrième, dans "The Burderned", présenté cette année dans la section Panorama du Festival de Berlin. Dans un contexte complexe et chaotique de guerre civile, évoqué avec force détails, entre manifestations multiples, omniprésence de milices armées, ravitaillements tendus en eau, coupures d’électricité, augmentation du prix de l’école due à l’augmentation du Dollar, c’est à une précarité assurée et l’incapacité de scolariser leurs enfants, que cherche à échapper cette famille de civils, dont le père est obligé d’avoir plusieurs métiers (il est aussi chauffeur de minibus…).

Montées en tensions subites, pressions idéologiques (aussi bien verbales, quand il s’agit de « tuer une âme », qu’imagées, avec la vidéo sur la limite des 120 jours…), et agissements en sous main, sont captés par une caméra portée, qui accompagne parfaitement la fébrilité du couple. Face à une société qui rejette l’idée de l’avortement, ce récit tiré d’une histoire vraie arrivée à des amis du réalisateur, finit par faire douter de tout et de tout le monde, chaque rouage du système devenant un potentiel danger. Un film intense et maîtrisé, venu de contrées cinématographiques rares.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

COMMENTAIRES

Malavita

mercredi 28 février - 8h30

Très bon film, je partage complètement la dernière phrase de M.Bachelard.
Personnellement, je ne regrette qu'une chose, c'est la traduction française du titre, que je trouve mièvre et plate, et sans rapport avec la force et l'intérêt du propos du film.

Laisser un commentaire