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THE ALMOND AND THE SEAHORSE

Un film de Celyn Jones, Tom Stern

Ne plus se souvenir des belles choses

Sarah, archéologue, tarde à rentrer le soir. Chez elle, son mari Joe est versatile, il passe de la tendresse à l’inquiétude, conséquence d’une tumeur au cerveau qui a altéré sa mémoire. Tony, architecte, a dû cesser de travailler pour s’occuper de Gwen, sa compagne. 15 ans après un violent accident de voiture, cette dernière se lève chaque matin sans se rappeler quelle est la femme qui partage sa vie…

"The almond and the seahorse", littéralement « l'amande et l'hippocampe », ne correspondent pas ici au fruit sec et au petit animal marin, mais aux deux zones du cerveau dédiées à la mémoire. Un violent traumatisme situé à cet endroit et c'est une vie qui disparaît pour laisser la place aux angoisses et au vide de l'amnésie partielle. Cette torture quasi quotidienne, Celyn Jones, co-réalisateur du film et également interprète du rôle de Joe, la retranscrit avec une justesse oppressante lors d'une scène où l'homme est seul la journée dans un appartement rempli de pièges pour le déstabiliser.

À distance, sa femme Sarah, lui envoie toutes sortes de messages pour le stimuler et surtout pour s'assurer qu'il prendra son médicament. Un exemple entre mille de la dévotion qu'elle a à son égard. La souffrance d'aider l'homme qu'elle aime, alors qu'il n'est plus lui-même, fait d'elle une victime pétrie de culpabilité. Au hasard de ses visites à la clinique, elle rencontre Tony qui vit le même enfer qu'elle depuis 15 ans.

Cette respiration qui unit ces deux femmes meurtries est censée être le sujet principal du film, étant donné qu'on suit le désespoir des deux femmes depuis le début du film. Or étonnamment, leur rencontre, déjà tardive, est à peine développée. À partir de là, le réalisateur survole son sujet comme s' il manquait de temps pour arriver à la conclusion. Une fin bâclée qui déconcerte après un début autant chargé d'émotion. En résulte un film bancal, aussi intense qu'édulcoré, qui laisse le spectateur sur sa faim : dommage !

Gaëlle BouchéEnvoyer un message au rédacteur

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