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TEZA

Un film de Haile Gerima

L'histoire chaotique de l'Ethiopie: magnifique

Un jeune adulte revient en Ethiopie. Il tente de se réhabituer aux us et coutumes de son village, malgré son handicap. Ayant perdu une jambe, il refuse de quitter ses chaussures à l'entrée de la mosquée. Saisi d'un malaise, son passé commence à lui revenir sous forme de cauchemars incessants...

Véritable surprise de la compétition du Festival de Venise 2008, « Teza » a fini par mettre tout le monde d'accord, public comme jury, en repartant avec un mérité Grand Prix. « Teza » est un film fleuve, une fresque de 3 heures retraçant l'histoire de l'Ethiopie sur plus de 30 ans, au travers du destin hors normes d'un médecin chercheur. Rapidement, on se laisse séduire par la photographie des plaines embrumées, des couchers de soleils sur un paysage brûlé, relatant une chaleur pesante, presque palpable. Puis l'histoire nous emporte, faite de nombreux mystères (pourquoi et où notre homme a-t-il la perdu sa jambe?), de rêves tourmentés mis en image, et soudain de flash-back sur une mémoire retrouvée et un passé d'étudiant du coté de l'Allemagne de l'Est.

La grande Histoire est ici relatée au travers d'un destin singulier d'homme engagé, qui connaîtra joie, exil, persécution. L'émotion affleure peu à peu, avec la découverte de son peuple, balloté entre religion et croyances ancestrales, communisme et dictature, envie de vivre et guerre civile. « Teza », sans être un film engagé, s'avère vite convaincant tant sur la forme que sur le fond, usant de parallèles violents (entre abattage de bétail et matraquage par exemple) pour mieux décrire l'horreur, et stigmatiser des exilés coupés de la réalité comme le racisme quotidien.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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