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LE TECKEL

Un film de Todd Solondz

Le mal aimé

Abandonné, un jeune teckel passe de maître en maître, notamment un couple dont la femme ne veut pas de lui, à un couple de trisomiques, en passant par une aide vétérinaire prête à tout pour son camé de mec...

Pratiquement tous les films de Todd Solondz traitent du rejet et de l'exclusion. Depuis "Bienvenue dans l'âge ingrat", l'auteur indépendant américain de "Happiness" et "Palindromes" creuse son sillon, avec des scénarios aussi cruels que ses personnages sont humainement pauvres et physiquement souvent torturés. Ici, la galerie de portraits est une nouvelle fois au rendez-vous, fournie de dialogues minimalistes au cynisme bien affûté, provoquant bien entendu le rire presque gêné des spectateurs, honteux de se moquer de personnages, dans le fond, peu aidés.

De réactions soudaines en apparence absurde (la fuite de la stagiaire du véto avec le chien sur le point d'être piqué) en générosité mal placée, ce sont les comportements égoïstes et le ridicule qui ne tue jamais qui sont ici la cible d'un auteur au mieux de sa forme depuis bien longtemps. Au fil du périple de cet animal malmené et jamais à sa place, un certain spleen gagne le spectateur, malgré les audaces de mise en scène (comme l'excellente fausse coupure publicitaire) et quelques vraies scènes de comédie. Une ode douce-amère à ceux qui ne sont jamais vraiment désirés, récompensée par le Prix du jury au Festival de Deauville 2016.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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