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TANNA

Aborigènes à la sauce Roméo et Juliette : tourbillonnant

Dans une des îles du Vanuatu dans le Pacifique, la tribu des Yakel continue de vivre selon des rites ancestraux. Alors que deux amants vivent en secret le début d'un amour, la jeune fille est promise en mariage par les anciens du village, à un homme de la tribu des Imedin. Mais les jeunes refusent de se plier à cette règle et vont mettre en danger le village lui-même...

Sous forme de conte mettant en scène les amours contrariés entre un garçon et une fille d'une même tribu (les Yakel), Martin Butler et Bentley Dean mettent en scène de véritables aborigènes, dans un drame à la Roméo et Juliette. Tourné sur les îles du Vanuatu (dont on aperçoit à un moment donnée la partie occupée par les civilisations « occidentalisées »), le film donne un aperçu des traditions qui subsistent à l'intérieur de la forêt, au travers des interactions entre diverses tribus : secteurs interdits, magie noire, mariages arrangés gages de paix entre ethnies...

En restant toutefois assez prévisible, le récit permet une description minutieuse d'un mode de vie qu'on aurait pu croire disparu. La mise en scène magnifie la joie qui semble régner en ces tribus qui ont besoin de bien peu, donnant une idée de la sensation de liberté ambiante, la caméra adoptant un principe de tournoiement qui suit en permanence les jeunes gens du village dans leur course permanente. L'insouciance de la jeunesse face à la sagesse des autres, soumis aux règles adultes, le symbole n'est pas loin. Au final, « Tanna », au travers notamment de splendides travellings nous plonge en terre inconnue, sur les somptueux flancs d'un volcan, entre approche chamanique et réflexion sur la modernité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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