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SUPER ME

Un film de Zhang Chong

Ascension fulgurante d’un arriviste

Sang Yu, jeune scénariste en mal d’inspiration, est rongé par de profonds troubles du sommeil : chaque fois qu’il s’endort, il rêve qu’il meurt, toujours attaqué par une sorte de créature maléfique. Alors qu’il est au plus bas, il se rend compte qu’il peut rapporter dans la vraie vie des objets qu’il touche durant ces cauchemars…

Super Me film movie

Sortie le 8 mai 2021 sur Netflix

Si le héros de ce film fantastique chinois fait des allers-retours entre la réalité et ses propres cauchemars, le public oscille aussi : entre des instants d’enthousiasme et des moments de perplexité. L’indétermination repose en partie sur cette imbrication des dimensions, qui provoque évidemment de nombreux questionnements, presque comme lors du visionnage d’un film de Christopher Nolan ou d’un volet de la saga "Matrix" (toutes proportions gardées) : où est vraiment le personnage ? pourquoi vit-il cela ? quel sens peut-on donner à tous ces faits et évènements ?...

Malheureusement, l’adhésion est trop fluctuante, notamment à cause d’une mise en scène franchement irrégulière, parfois niaise (par exemple dans sa présentation caricaturale de l’attirance du héros pour sa belle), d’autres fois inventive (comme la manière d’exploiter le pouvoir du héros, y compris à des fins humoristiques), mais aussi parce que l’interprétation n’est pas toujours convaincante et que le héros est souvent à baffer ! Si "Super Me" est un divertissement plutôt agréable à voir dans l’ensemble, il paraît donc aussi super inégal.

Quant au sens à donner au film, on ne sait quoi penser. Le film apparaît, de façon assez évidente, comme une critique du capitalisme et de l’individualisme – et notamment de l’accumulation excessive de richesses aux mains de quelques-uns. Mais venu de Chine, on ne saurait dire s’il s’agit d’un scénario œuvrant en faveur de la propagande nationale, ou au contraire d’une critique de la schizophrénie du système chinois. Comme dirait l’autre, quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup ?

Raphaël JullienEnvoyer un message au rédacteur

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