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STILL WALKING

Un film de Satoshi Isaka

Vivre jusqu'au dernier jour

Un homme apprend qu’il ne lui reste plus que six mois à vivre. Atteint d’un cancer des poumons, il décide d’aller à la rencontre des gens qui ont compté pour lui, notamment de ceux qu’il regrette d’avoir perdu de vue ou qu’il a blessé…

Avec justesse, ce film japonais nous entraîne dans les méandres du coeur, que la maladie et l'approche de la mort, mettent à jour de manière parfois inespérée. Son personnage principal, interprété avec retenue par le formidable Koji Yakusho (« Retribution », « Kairo »), passe d'un refus de la maladie, et donc d'un traitement prolongeant la vie, voulant vivre normalement jusqu'à la fin, à une acceptation progressive de l'abandon d'un travail et de son heureuse double vie, puis d'un séjour forcé en hospice. Interrogeant sur le moment où s'arrête la vie, comme sur les difficultés à parler de la maladie, « Walking my life » s'attache avec douceur aux détails qui font les moments importants d'une vie, comme aux indéfectibles liens familiaux et affectifs qui aident à garder la vitalité si ce n'est l'espoir.

Bien sûr le symbole du constructeur qui ne verra jamais son oeuvre achevée n'est pas des plus légers et les scènes versent par moment dans le pur mélo. Mais le film n'hésite pas à montrer de manière frontale la maladie, quelque peu laissée de côté dans une première partie au profit de retrouvailles touchantes, progressant jusqu'à l'horreur dans une deuxième partie, ponctuée de malaises de plus en plus violents, qui contrastent avec le cadre idyllique dans lequel se retrouve au final la famille. Un film où l'émotion affleure en permanence.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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