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STAY

Un film de
Avec

Visuellement sublime mais confus à outrance

Stay est un objet filmique étrange, de ceux que l'on approche avec curiosité, qui vous fascinent par leur maîtrise du cadre et de l'esthétique visuelle, mais aussi de ceux que l'on rejette si l'on ne se prend pas au jeu des devinettes et des fausses pistes. Difficile de ne pas apprécier le traitement visuel de ce film au sens qui nous échappe pendant une bonne partie du récit. Marc Forster, réalisateur du remarqué "neverland" multiplie à outrance les angles de vue, les plans obliques, les contre plongées inquiétantes. La photo embellie les couleurs, sature l'image de reflets, utilise les transparences, et les plus belles textures. On se croirait presque dans un laboratoire artistique et pictural, dont les effets numériques amplifient les expérimentations. En ce sens, Stay est une vraie réussite, un véritable voyage sensoriel et visuel dans un monde dont on perd les repères.

Mais ce traitement est la limite du film, car il devient peu à peu l'élément principal d'intérêt, auquel le spectateur se raccroche faute de comprendre quelque chose à l'intrigue. Accumulant les détails troublants (le terme "pardonne moi" griffonné des milliers de fois sur les murs, un collègue aveugle que le jeune homme prend pour son père décédé...), le scénario finit par agacer par sa façon de mêler avec trop d'évidence réalité et éléments d'autres nature. Et si la confusion qui se dégage prend bien évidemment tout son sens dans les dernières minutes du film, au fond, le spectateur s'il pouvait deviner la nature du problème, se fait manipuler au final sans grande originalité.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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