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SI JE RESTE

Un film de R.J. Cutler

Au seuil de l'au delà

Mia, 17 ans, doit décider de son futur. Désireuse de rentrer dans une prestigieuse université, elle attend fébrilement le courrier qui lui donnera la réponse pour son admission. Récemment séparée de son petit ami, plus âgé, elle embarque avec ses parents pour ce qui devait être une simple visite hivernale à ses grands parents. Surprise par un soudain accident, elle se réveille au bord de la route, personne ne semblant lui prêter attention, alors que les secours tentent de réanimer son propre corps…

"L'heure des choix" est toujours un bon point de départ pour un scénario. Et on peut dire que le début de "si je reste" était plutôt prometteur, dressant le portrait sommaire d'une adolescente visiblement blessée, attendant fébrilement un courrier qui pourrait orienter sa destinée professionnelle. Alors que survient le drame, dans la douceur ouatée d'une famille aimante et d'un hiver enneigé, on se prend au jeu et l'on veut croire en cette position entre la vie et la mort qui lui est imposée.

Assistant de manière extérieure aux événements qui ont lieu à l'hôpital, on adopte donc son point de vue et le dilemme qui la ronge. La voici qui doit faire face aux destins des autres et à une évolution des motifs qui pourraient la décider à ne pas se diriger vers la lumière blanche au fond d'un des couloirs. Du point de vue narratif, la structure alterne entre souvenirs d'une histoire d'amour gentiment romantique à laquelle on peut croire et la cruauté du présent que le réalisateur est tenté de rendre par de multiples (et ratés) effets de flou et zoomages diverses.

L'émotion est, du coup, étrangement absente de ce qui est pourtant calibré comme un tire-larmes. Heureusement il y a les deux interprètes principaux (Chloë Grace Moretz et Jamie Blackley), qui arrivent à nous faire croire à leur couple de tourtereaux dans la jeunesse d'une relation. Et il y a aussi quelques rares moments bouleversants, comme celui où le grand père (Stacy Keach) tente de dire à sa petite fille, qu'elle a le droit de partir si elle ne se sent pas le courage de s'accrocher. Mais ces quelques larmes ne rachètent pas un mélo globalement mal fagoté.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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