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SHÉRIF JACKSON

Un film de Logan Miller

Vengeance tranquille

Nouveau-Mexique, fin du XIXe siècle. À la mort de son mari, assassiné par un leader religieux fanatique, une ancienne prostituée décide de se faire justice elle-même, malgré l’arrivée en ville d’un nouveau shérif, fantasque et humaniste…

Réalisateurs et scénaristes, en 2008, du drame sportif inédit "Touching Home" (déjà avec Ed Harris), les frères Logan et Noah Miller reviennent au cinéma, avec un projet aussi atypique que risqué, dont ils ne maîtrisent malheureusement pas tous les tenants et aboutissants. Réalisé par le seul Logan (Noah reste co-scénariste), ce "Shérif Jackson" anachronique aurait pourtant pu être une sacrée surprise.

Car ce film, gentiment barré et formellement assez réussi, est un western, et un western au féminin qui plus est. Le protagoniste n’est en aucun cas ce shérif Jackson (Ed Harris, toujours très bon, même en complète roue libre) vanté par le titre français, mais bel et bien la jolie vengeresse interprétée par January Jones (la diamantine Emma Frost de "X-Men : Le commencement"), qui se met à décimer la quasi-intégralité du casting après la mort de son gentil fermier d’époux.

Face à elle (et au shérif déjanté venu remettre un peu d’ordre dans une ville à l’abandon), l’excellent Jason Isaacs retrouve son habituelle panoplie de vilain, ici dans la peau d’un fanatique religieux terifiant et tyrannique, et dont les ouailles forment un sacré morceau d’humanité dégénérée (un banquier corrompu, un commerçant voyeur, etc.). C’est bien lui qui forme le meilleur de ce film un peu vain, bancal dans son humour et ses idées les plus osées, que ne vient jamais électriser la poignée d’exécutions sommaires commises par l’héroïne transformée en clone monolithique du Terminator.

Dans le genre de « la vengeance féminine au Far West », on est en droit de préférer le magistrale "Mort ou vif" de Sam Raimi (avec Sharon Stone en ange de la mort) à ce pétard mouillé faussement branchouille, que les affiches tentent de nous vendre en succédané de Tarantino…

Frederic WullschlegerEnvoyer un message au rédacteur

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