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THE SEA

Un film de
Avec

Entre peinture de mœurs du grand nord et règlement de compte, Kormakur dénoue les fils d'une grande tragédie familiale, qui rappelle par certains aspect " Festen "

Si le réalisateur commence par aborder les évènements de la fin de son histoire, c'est pour mieux préparer le spectateur à la tempête qui poindra sous la glace, au déchaînement des passions qui se fera jour sous le calme apparent de cette terre gelée et inerte. Sous le prétexte d'une réunion de famille dont l'enjeux nous est au départ inconnu, il nous met face à chacun des membres de cette famille, dont les destins se sont séparés pour d'obscures raisons.

Car il s'agit bien là d'une grande tragédie familiale, d'une sorte de Dallas Islandais, où les trahisons ne font peur à personne, où les intérêts divergent, qu'ils soient d'ordre financier, moral ou affectif. Entre les tensions internes au noyau multi-familial, les non-dits finiront par être exprimés, les secrets dévoilés, ceci dans un tourbillon de violence.

Mais l'intelligence du réalisateur est ici de positionner un élément étranger, au beau milieu de ce jeu de quilles. En le personnage français d'Hélène de Fougerolles, on découvre, non un élément perturbateur, déclencheur cependant de quelques frustrations émotionnelles, mais plus un observateur extérieur, au même titre que le spectateur, du caractère étriqué de la vie en société islandaise, de son absence quasi permanente d'intimité et de son attachement désespéré à des valeurs de solidarité principalement liées à l'industrie moribonde liée à la pêche. Une vision noire et sans grand espoir, pour des personnages que seul l'exil semble pouvoir sauver moralement comme physiquement.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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