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SANS COEUR

Un film de Nara Normande, Tião

D’incandescents émois

Au Brésil, dans la région du Nordeste, pendant l’été 1996. Une adolescente à la chevelure frisée imposante, surnommée Sans Cœur, vit avec son père pêcheur et s’offre sans passion aux garçons du coin. Tamara, adolescente proche de sa mère, découvrant son attirance pour les femmes, se retrouve un jour face à face avec celle-ci…

Sans Coeur film movie

Comme "Loup et Chien" l’an dernier, également en langue portugaise mais venu des Açores, "Sans Cœur" est un récit de premiers émois et de passage à l’âge adulte, aux couleurs chaudes, sur lequel rayonne un soleil ardent. Sans en approcher l’érotisme, ce film brésilien évoque avec douceur l’attirance naissante entre deux jeunes femmes. Ceci passe par de belles scènes oniriques incluant une baleine échouée dont la chair est pénétrée, découpée, mise à nue, et où le feu se manifeste. Ceci passe également par des scènes quotidiennes magnifiées dans leurs coloris (une scène de baignade autour d’un bateau coloré, une pêche nocturne à la lampe torche ou les poissons sautent de toutes parts…) qui évoquent la chaleur de leur relation.

À la marginalité qui guette le personnage de Sans Cœur, issue d’un milieu pauvre et d’une minorité, répond un foyer aisé où la disparition d’une montre a de violentes conséquences. Décrivant des situations familiales peu stabilisantes, mais aussi le risque que représente l’homosexualité (voir le destin d’un des garçons du groupe d'ami(e)s...), le film marque la différence de classes symboliquement par un simple plan au travers du plancher d'un hôtel abandonné. Quant à la scène finale, accompagnée du crépitement d’un feu résolument installé en chacune des protagonistes, il insiste avec justesse sur la différence de chance de l’une et l’autre.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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