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LE ROI DU CURLING

Un film de Ole Endresen

Un emballage séduisant qui ne tient pas ses promesses

Truls Paulsen est le roi du curling. Joueur compulsif obsédé par le moindre détail, il finit cependant par péter les plombs en pleine compétition. Contraint de suivre un traitement et d’être placé sous le tutorat de son épouse, il doit couper les ponts avec ses anciens camarades. Mais la visite de l’un d’entre eux, venu lui annoncer que leur entraineur est mourant, va l’amener à reconsidérer ses priorités. S’il reconstitue son équipe et gagne le prochain championnat, il pourra financer l’opération qui sauvera la vie de son mentor…

Le charme des comédies nordiques qui nous arrivent en France est que celles-ci sont bien souvent imprévisibles. C’était le cas par exemple de « Turn me on » (de Jannicke Systad Jacobsen), petit film norvégien sorti en 2012 qui, derrière son marketing discret et sa mise en scène plutôt classique, révélait un récit original, des comédiens surprenants et un humour savoureux. Or dans le cas du « Roi du curling », également norvégien, c’est tout le contraire : plaisant sur le papier, le film s’avère finalement assez médiocre.

Les premières minutes ont pourtant de quoi faire saliver : dans un gymnase à moitié rempli de quelques excités, Truls et son équipe mettent le feu à la piste de curling, tenues de survêtement vintage, gueules d’anti-héros et musique disco à la clé. C’est dynamique, coloré et plein de promesses. Mais très vite, quelque chose cloche. A la différence du Jesus de « The Big Lebowski », hilarant lorsqu’il embrasse sa boule de bowling moulé dans sa combinaison, ou des deux trublions des « Rois du patin », que les minauderies de Will Ferrell et Jon Heder ont rendus mythiques, ces joueurs de curling ne sont que des caricatures de caricatures, annulant ainsi l’effet parodique recherché. Résultat : non seulement ils ne sont pas drôles, mais ils sentent le vieux.

La suite est du même acabit : tous les ingrédients de la comédie vintage sont réunis, mais la sauce ne prend jamais, parvenant difficilement à nous décrocher un sourire ou deux. Le passage en revue des personnages et de leurs travers, que le film nous assène lorsque Truls part à la recherche de ses ex-camarades pour reformer son équipe, n’est même pas drôle, tant l’auteur du film semble confondre premier et second degré. Surtout, il épuise jusqu’à la moelle des ressorts comiques périmés, qu’on pensait définitivement révolus : une mégère qui n’a d’yeux que pour son chien, un serial-lover attiré par les femmes âgées et obèses, un rival kisch qui se croit beau, une perruque qui tombe (deux fois)… Quel ennui ! C’est d’autant plus rageant que le film a des qualités formelles indéniables qui lui attribuent de loin un charme qu’il ne possède pas de près. En d'autres termes : un film arnaque.

Sylvia GrandgirardEnvoyer un message au rédacteur

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