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REEKER

Un film de Dave Payne

Efficace et tranchant

Quelques jeunes gens se sont donné rendez-vous pour du covoiturage. Ils embarquent pour une célèbre fête ayant lieu en plein désert, dans la « zone 52 ». Sur le chemin, ils sont contraints de s'arrêter dans un motel, dans lequel les résidents et gérants semblent avoir disparu…

D'une construction initialement assez simple, de mystérieux accidents ou pannes ayant lieu le long d'une route désertique, Dave Payne fait un suspense complexe et sanglant, où chacun des protagonistes ne sait pas trop à quoi il a à faire. Une mystérieuse nappe translucide, semblable à du gaz, provoque suffocations suivies de mutilations assez épouvantables chez ceux qu'elle croise. Et avec l'introduction d'un étrange conducteur de camping car, au comportement louche, d'un camionneur cul de jatte caché dans une poubelle, et d'un dealer d'ecstasy prêt à tout pour récupérer sa came, les pistes se brouillent de plus en plus, en même temps que la tension augmente.

Avec ce film à petit budget, on pense forcément à l'excellent Dead End, mais aussi à Identity, les dédoublements de personnalité en moins. Et même si le twist final sent le déjà vu, on se laissera facilement surprendre par quelques toilettes voraces, ou combat avec une chambre et ses vitres incassables. L'invisibilité de l'ennemi est certes une facilité scénaristique, mais permet de ménager de beaux sursauts, et d'assurer le divertissement, par des combats au sens de l'humour aiguisé. L'idée d'avoir introduit dans le groupe un aveugle est l'une des indéniables sources de gags, sans pour autant jamais verser dans la vulgarité ou la facilité. Ainsi le traitement des personnages et les sorts qui leur sont réservés confèrent au film un équilibre plutôt efficace, qui plaira aux amateurs de massacres, autant qu'à ceux d'intrigues bien menées.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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