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PREMIER CONTACT

Un film de Denis Villeneuve

Une oeuvre de science-fiction visuellement marquante et profondément émouvante

Alors que de mystérieux vaisseaux ont pris position en divers endroits de la planète, une équipe d'experts est constituée pour l'Amérique du Nord, menée par la linguiste Louise Banks. Approchant l'un de ces mystérieux monolithes flottants, ceux-ci vont tenter d'établir un premier contact avec cette entité extra-terrestre, pour en comprendre les intentions...

Le début de "Premier Contact" est une incontestable réussite. Tout en suggestion, il conte à la fois la vie personnelle d'une femme, linguiste reconnue, que l'on comprend solitaire et traumatisée par une perte, et l'arrivée d'étranges vaisseaux extra-terrestres, disposés en 12 endroits du globe, dont la présence est suggérée par des SMS simultanés ou quelques vagues vues sur des postes télés sur lesquels les chaînes d'information tournent en boucle. Mais la caméra de Denis Villeneuve ("Sicario", "Incendies", "Prisoners") ne quitte jamais Amy Adams, affirmant d'emblée son rôle central dans l'histoire à venir.

Tout cela fait doucement monter le désir de la découverte, amplement satisfait lors de la scène d'approche d'un des vaisseaux, hélicoptère à l'appui, aiguisant la curiosité d'un spectateur déjà immergé avec bonheur dans un épais mystère. La suite du film pourra alors s'attacher avec minutie, à décrire les rapports entre l'armée et les aliens qui habitent ces engins, la mise en scène visant à assurer le mélange de fascination et d'inquiétude que ressent le spectateur. Choisissant de jouer avec la claustrophobie, le metteur en scène canadien filme de près les casques de l'équipe (à défaut des visages), multiplie les contre-plongées sur les imposants vaisseaux, avant d'en exploiter les entrailles.

Et il faut bien avouer que "Premier Contact" propose enfin quelque chose de nouveau graphiquement, à la fois dans la représentation du vaisseau et de son espace intérieur (les changements d'apesanteurs sont assez bluffants), et dans celle des créatures aliens et de leur écriture. Doté d'une photographie somptueuse, le film doit beaucoup à l'interprétation bouleversante d'Amy Adams et touche presque au mystique dans ses jeux avec une symbolique qui aura bien plus d'importance que prévu (le prénom palindrome de la fille, Hannah...). Tout orienté autour du mystère de la venue des extra-terrestres sur terre, ce long métrage est avant tout une histoire d'échanges et trouve dans son dénouement une très belle idée, finement exploitée, qui permettra à chacun de regarder l'ensemble du film avec un tout autre oeil.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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