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POSTCARDS FROM THE ZOO

Un film de Edwin

Poésie un rien trop « sociale »

Dans et autour d'un zoo d'Indonésie vivent toutes sortent de gens différents, dont certains sont ici tous les jours. Véritable lieu « social », il regroupe à la fois des employés, des SDF et des passionnés...

À l'aube, avant que la foule n'envahisse les lieux, une petite fille cherche son père dans un zoo qui s'éveille tranquillement, entre bruits de nature et cris d'animaux. La scène est douce et enfantine. La petite porte des baskets avec des semelles lumineuses qui ponctuent chacun de ses pas. Elle est pleine de joie. Loin de lui faire peur, les imposantes statues d'animaux marquent un territoire où différents mondes se mélangent à l'intérieur d'un lieu dédié à la « conservation ex-situ » de nombreuses espèces.

Si le spectateur a très vite compris que « la vie est un zoo », ce film indonésien issu de différentes résidences (dont celle du Festival de Cannes) ne ménage pas ses efforts pour faire rentrer son message dans le crâne de ceux qui n'auraient pas compris. Parabole sur la nécessité de grandir, à un moment ou un autre, et de se confronter au véritable monde, aux autres humains, il se dégage cependant de ces « cartes postales du zoo » quelques moments magiques, images fortes qui resteront gravées dans la tête du spectateur.

Après une longue introduction, durant laquelle le film ne semble pas avoir d'intrigue véritable, une employée du zoo qui aime à raconter des histoires aux bébés tigres et à nourrir les petits ours, tel des enfants dans leur parc, devient l'héroïne de ce conte aussi cruel qu'innocemment enjoué. Car le zoo est décrit comme un endroit protecteur, un lieu joyeux, baigné dans une (insupportable) musique de manège, un parc où tout devient possible.

Sa rencontre avec un beau cow-boy magicien marquera un tournant dans le film, l'obligeant à se frotter à la vraie vie lorsque celui-ci l'abandonnera. Sans devenir amer, le film emprunte alors des chemins qui laissent progressivement pantois. Si la difficulté des relations et de la vie en général est évidente, on ne voit cependant pas vraiment pourquoi une rupture devrait forcément vous amener à devenir prostituée dans un salon de massages... Et le scénario dérape, irrémédiablement.

D'autant plus que l'on nous inflige un parallèle un peu lourd avec la biologie de la girafe, dont l'héroïne nous fait la lecture en long en large et en travers tout au long du film. Restent l'étrange rencontre avec le cow-boy, ses tours de magie (jouer avec la lumière, transformer du thé en eau ou de l'eau en glace...), et un panorama hors norme d’un certains nombre de sympathiques animaux vus dans leur intimité. Une curiosité au charme indéniable et qui fait qu'on espère, tout de même, de grandes choses de son réalisateur dans les années à venir.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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