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PHONE GAME

Un film de Joel Schumacher

Huis clos en cabine : une réussite parfaite

Stewart (Colin Farrell) est un attaché de presse qui n'hésite pas à mentir et à manipuler clients, médias, collaborateurs pour arriver à obtenir ce qu'il veut. Dans sa vie privée, il semble appliquer les mêmes recettes, alliant mariage idyllique et flirt avec de petites minettes dont il veut devenir l'agent, à qui il fait croire qu'il est célibataire. Un beau jour, il se retrouve piégé dans une cabine téléphonique par un tireur embusqué, qui semble lui en vouloir personnellement…

La gageure était de taille. Tenir un suspens et faire en sorte qu'il n'y ait aucun répit pour le spectateur, alors que l'action du film se situe autour d'une cabine téléphonique New Yorkaise n'avait rien d'évident. Et Joel Schumacher s'en sort haut la main. Bien sûr, son film ne dure que 1h21, durée au delà de laquelle les retournements de situations et les tactiques des divers personnages pour se sortir de ce traquenard auraient certainement été répétitives. Mais le suspens perdure ,et le dénouement, que l'on taira ici, tient plutôt la route.

Le film débute par un rapide résumé des pratiques téléphoniques des New Yorkais, montrant l'importance de cet objet, parfois portable, dans la vie des habitants de cette ville. Le portrait de Stu, brossé au même rythme que sa vie et ses mensonges, au travers d'un montage ultra serré, donne une idée assez peu flatteuse de cet arriviste égoïste. Le contraste avec les premiers instants dans la cabine, lors de sa conversation avec la jeune actrice (Katie Holmes) est donc des plus saisissant. Et Schumacher sait alors impulser des moments de tension de plus en plus fort, martelant le caractère inéluctable du piège dans lequel est tombé Stu.

L'utilisation du split screen, permet de suivre en image les détails de la même scène, au niveau des autres protagonistes des coups de téléphone. Ce principe, très en vogue, est ici tout à fait justement utilisé, notamment lors des conversations à 3 ou à 4. On regrettera uniquement le caractère trop " voix off " de la voix du tireur, qui n'a pas été retravaillée comme tout spectateur en a l'habitude, avec effet d'échos, de caverne et de friture légère. Cependant, une heure et quart de ce type de bruitage aurait-elle été supportable ? Reste que ce méchant tireur, aux sombres desseins, est une merveille de perversion et cynisme, dont on devra saluer les dialogues. Un film redoutablement efficace, qui confirme que Colin Farrell est bien la star montante d'Hollywwod.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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