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LE PETIT HOMME

Un film de Sudabeh Mortezai

Séquelles d'un conflit

Dans un immeuble de la banlieue de Vienne, en Autriche, vit une mère Tchétchène avec son fils de 11 ans et ses deux filles. Ramasan, le garçon, s'occupe de tout : il prend soin de la famille, s'occupant de paperasse pour sa mère, allant chercher les filles à l'école, et faisant les courses. Bientôt un nouveau voisin apparaît, lui aussi immigré, qui semble connaître sa mère...

"Le Petit homme" est une nouvelle histoire d'enfant prenant la place du père, comme dans "Jack", film allemand éponyme présenté à la même édition du Festival de Berlin, en 2014, également en compétition. Et il souffre forcément de la comparaison avec des films sociaux tels "L'Enfant d'en haut" d'Ursula Meier, ou poétiques tels "Nobody Knows" de Kore-Eda. Si l'interprétation de Ramasan Minkailov est assez remarquable, le jeune homme faisant passer par le regard toute sa frustration et son envie de garder le pouvoir au travers de son rôle de père de substitution, c'est avant tout à un récit sur les séquelles d'une guerre et sur l'absence que nous convie Sudabeh Mortezai.

Car au delà des questions de vol et d'embrigadement dans une bande, derrière le portrait du voisin aux doigts en moins, supposé avoir été incapable de sauver son père, c'est à la capacité de pardon et à celle de retrouver confiance que s'attaque le scénario. Récit douloureux d'un passage précoce à l'âge adulte et d'une rivalité malvenue, sur fond pointilliste du souvenir d'un conflit Tchétchénie / Russie encore vivace, le film ne parvient pas cependant à trouver une voie originale qui le sortirait du lot.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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