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PALOMA DE PAPEL

Un film de Fabrizio Aguilar

Soupçon généralisé

Juan, 12 ans, est persuadé que le père d’un de ses amis a été assassiné par un autre homme du village, devenu son beau père. Considéré comme dangereux, l’enfant est enlevé par les guérilléros du sentier lumineux...

Avoir choisi de conter cette histoire de déracinement forcé sous forme d’un grand flsh-back, mémoire du garçon, devenu adulte, qui, sortant de prison, retourne au pays, est un parti de mise en scène simple, mais qui confère à Paloma de papel un espoir sous-jacent, lui évitant de sombrer dans le mélo. Car le risque était bien là, à force de trahisons, de frustrations mises à l’image, et de séparations, provisoires comme définitives.

De soupçon il s’agit donc dans ce film, au cœur d’une population qui tâche de rester neutre, craignant armée comme terroristes. A la peur du terroriste succède le soupçon envers le disparu, supposément embrigadé. Si le jeune acteur est formidable de détresse et de courage mêlés, ce sont les scènes d’entraînements dans des paysages sublimes de plateaux désertiques, qui mettent l’absurdité en évidence et révoltent. Une émotion qui cède le pas à une autre, le film avançant, la politique broyant quelques hommes ou enfants au passage, et Juan cherchant malgré tout une réconciliation. Un film fort.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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