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OUTRAGE: BEYOND

Un captivant jeu d'échecs

La voiture du secrétaire d’un « Ministre » est retrouvée dans l’océan. La guerre des gangs de Yakuza peut commencer, d’autant que l’un des clans aurait tendance à avoir une position trop dominante au goût des autres, mais aussi à celui de la police…

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Avec la suite de "Outrage", présenté à Cannes en 2011, le Japonais Takeshi Kitano tisse une brillante toile d'araignée dans laquelle viendront se prendre un à un les membres de diverses organisations mafieuses. Autour d'un retors personnage de flic, à l'apparence sympathique de prime abord, qui tire les ficelles, il décrit diverses manigances, de rendez-vous clandestins en des alliances rebelles et autres trahisons de toutes sortes.

Relativement difficile d'accès du fait de la multitude de personnages et de la complexité de leurs relations, "Outrage: Beyond" se savoure finalement comme un bon polar. D'autant plus que le flic réintroduit dans ce jeu de massacre un Yakuza déchu, passé pour mort (Otomo, interprété par Kitano lui-même, plus flegmatique que jamais). Il est le grain de sable qui va entraîner un déchaînement de violence, difficilement contrôlable, mais que le réalisateur gère à la perfection.

De canardages soudains en meurtres plus ou moins inventifs dans leur aspect sadique (la torture à la perceuse, le lanceur automatique de balles de baseball...), Takeshi Kitano semble avoir retrouvé l'aisance et la fluidité inventive de sa mise en scène, usant comme toujours d'un second degré s'exprimant dans les rares dialogues, pour mieux désamorcer violence, tension ou aspect irréel d'une situation (ici son personnage s'interroge, alors qu'on veut l'éliminer : « Pourquoi est-ce que tout le monde vise mon ventre »?). Alliant effusions de sang et suggestions (le seul bruit de la lame dans la chair lors d'une vengeance au couteau...), Beat Takeshi semble avoir retrouvé la grande forme et toute la force de son style si singulier.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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