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NUIT BLEUE

Un film de Ange Leccia

La prétention à l’état pur

Après le décès d’un des siens, Antonia revient sur son île natale, la Corse. Elle est partagée entre son ancien amour Ettore, et Alexandre, un jeune garçon mystérieux...

Ce film, quasiment sans aucun dialogue, a visiblement l’ambition de perpétrer la tradition du cinéma muet. C’est une gageure en soit, mais qui devient d’autant plus difficile à concrétiser lorsque l’on n'a pas, ou si peu d’histoire à raconter, de choses à dire. Le résultat est catastrophique, fort peu aidé par un montage inconsistant, contre lequel on en vient à lutter pour comprendre l’ersatz de récit. Le montage semble en effet tellement arbitraire, et se révèle si mou, se concentrant sur des éléments qui n’apportent rien, qu’on essaie de raccommoder le film en tentant de deviner les bouts qui vont ensemble et ce qu’ils suggèrent.

Pour donner une petite idée à ceux qui comme moi ne comprennent pas les très surestimés Carlos Reygadas (« Japon ») et frères Dardenne (« Rosetta », « L’enfant »), Ange Leccia fait ici encore bien pire, avec « Nuit bleue ». Il perpétue cette tendance d’un certain cinéma qui se réclame « d’auteur », et qui pour faire semblant d’avoir du contenu se révèle infiniment abstrait, insinuant qu’il est adressé seulement à une élite.

Au final le film est non seulement aussi rempli qu’une coquille vide, mais il ne véhicule quasiment aucune émotion, il rend fade l’île de beauté, et sur un plan technique, il n’est même pas au minimum syndical. Actuellement, pour ma part, le pire film de l’année.

Ivan ChaslotEnvoyer un message au rédacteur

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