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NO POPCORN ON THE FLOOR

Un film de Gael Mocaer

Sans popocorn ni issue de secours…

L'envers du décor d'un petit cinéma d'art et d'essai de Bayonne. Entre les bougonnements du projectionniste, l'enthousiasme de l'ouvreuse, le caractère de bucolique du caissier et les dilemmes du gérant, venez faire un tour à l'Atalante...

Ne vous êtes-vous jamais demandé ce qui se cachait derrière une salle de projection? Comment les mètres de bobines étaient montés? Comment les films arrivent dans les salles des exploitants? Eh bien voilà un documentaire qui répondra à vos interrogations et bien plus encore. Car "No popcorn on the floor" est un véritable documentaire engagé pour ce que l'on appelle la diversité culturelle.

Gaël Mocaer a suivit pendant une année toute l'association qui tente, tant bien que mal, d'équilibrer les comptes de son cinéma. Les membres de l'association mènent la danse. On assiste à des argumentaires de tels ou tels films venu du fin fond de l'Europe de l'Est ou du Moyen Orient, à des échanges cocasses entre le tavernier / caissier du cinéma et quelques spectateurs ou encore à d'hilarantes tentatives de communication ratées. Le documentaire est donc baigné dans une ambiance irrésistiblement amusante et amicale à la manière du petit documentaire "La vie comme elle va" sur le petit village de Najac, tant on se sent confiné dans ce petit cinéma de Bayonne.

Reste le propos tragique du film: la désertification des salles d'art et essai à cause de programmations trop pointues. A chaque séquence, la contrainte budgétaire est récurrente. On assiste aux réunions de travail où le directeur de la programmation expose ses dilemmes en termes de choix de films dont il sait pertinemment qu'ils ne vont attirer qu'une dizaine de spectateurs. A mesure que le documentaire avance, ce combat, contre les multiplexes et la tendance des spectateurs à aller voir ce que la télé leur conseille, s'annonce de plus en plus perdu d'avance. Le titre, d'ailleurs, est une amusante référence à ces cinémas de grande consommation où les salles ne sont plus des lieux où l'on apprécie les films projetés mais plutôt la nourriture qui y est vendue…

Du moins, ceci est le point de vue du documentaire. Mais en jetant la pierre aux spectateurs et aux multiplexes, Ramuntxo, le directeur de l'Atalante oublie de voir ce qui cloche vraiment dans sa manière de gérer ce petit cinéma et s'obstinant sur des programmations plus que risquées et en refusant catégoriquement des productions qui permettraient d'équilibrer les comptes. En assistant à ces choix drastiques, précipitant ainsi la salle dans une faillite inéluctable, on a vraiment envie de penser que ce sont surtout ce genre de gérants n'acceptant aucun compromis qui sont grandement responsables des faillites des cinémas d'art et d'essai. Pas forcément uniquement les multiplexes.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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