Bannière Reflets du cinéma Ibérique et latino américain 2024

NEIGE ET LES ARBRES MAGIQUES

Charmant de bout en bout

Un garçon paresseux houspillé par sa mère. Une fille qui voit pousser une plante dans son nombril. Un arbre qui décide de voler les bottes d’un soldat. Des enfants qui font la connaissance d’Inuits lors d’une énorme tempête de neige…

Après le charmant court métrage en animation traditionnelle "Tigres à la queue leu leu", signé Benoît Chieux, co-réalisateur de Jacques-Rémy Girerd sur "Tante Hilda !" sorti en 2014, "La Petite pousse" propose les aventures d'une jeune fille au rire communicatif, nourrissant fourmis et oiseaux, qui voit une pousse verte apparaître dans son nombril. Outre la curiosité du phénomène qui se produit après qu’elle ait mangé, c'est l'esthétique du film qui en fait l'intérêt principal, alliant peinture (les oiseaux), textures type tapisserie et sable animé, traçant notamment les traits de contours, et principalement les envahissants cheveux de l'héroïne.

S'en suit le meilleur des quatre courts métrages qui composent ce recueil : le réjouissant et rythmé "One, two, tree". D'une animation rudimentaire, où le crayonnage revêt toute son importance, Yulia Aronova, crée une hallucinante fuite en avant, pour un arbre, qui, se saisissant des bottes rouges d'un soldat endormi en forêt, va découvrir le monde. Embarquant dans sa fuite différents objets ou éléments, il est progressivement poursuivi par divers personnages : une vache, un coiffeur, un chat, des chapeaux, du linge, des danseuses de flamenco... Les enfants vont se régaler, les adultes se bidonner, face au comique de répétition et au ton enlevé de ce film sans dialogues.

Pour terminer, "Neige", certainement le film le plus élaboré, raconte l'histoire de Prune et Philémon, frère et sœur écoliers, confrontés à une neige abondante et à la découverte d'étrangers : des esquimaux. Dans une délicieuse animation en papiers découpés, aux couleurs éteintes comme l'hiver, matinées de textures comme des franges pour un bonnet, du coton pour les vêtements des Inuits, ou de toile pour le museau d'un lapin, Antoine Lanciaux et Sophie Roze, nous proposent un petit conte sur la différence et le dialogue entre de deux manières de vivre. Une très jolie conclusion, pleine de poésie.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

Laisser un commentaire