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NEAR DEATH EXPERIENCE

Expérience laborieuse

Paul n'a plus le goût à rien et profite, un vendredi 13, d'une ballade en vélo pour aller se suicider dans les montagnes provençales. Mais à chaque tentative, il est dérangé par quelqu'un, et finit par errer sur les sentiers, au milieu de la garrigue...

Michel Houellebecq nous livre en vrac ses réflexions sur la vie moderne, le caractère « obsolète » des cinquantenaires, le couple (dans lequel on gagne la paix à défaut de liberté), la régression depuis le temps des cavernes (on ne sait plus faire du feu ou dessiner des animaux), la nature comme élément pas si bénéfique, le tout filmé dans une image DV tout juste dégueulasse pour les trois quarts du film, au grès de ses promenades en équilibre sur les flancs de coteaux des montagnes de Provence.

La ballade est bien triste cinématographiquement parlant, même si elle se veut désabusée sur le fond. Le ton global est d'ailleurs résumé, comme l'issue du film... dans un simple échange : « vous allez où ? » « c'est tout le problème ». Malgré les quelques idées de mise en scène (l'exclusion des visages des autres personnes croisées par le jeu des cadrages, le plan zénithal de la fin, le jeu avec les ombres dans un décor type « premier homme sur la lune »), on se dit que les réalisateurs de l'excellent "Louise-Michel" et de "Mammuth" ont perdu de leur inspiration.

À leur côté transgressif et à l'approche politique de nombreux sujets comme la retraite ou la nature volatile du capital, se sont substituées des brèves de comptoir (le sens du premier plan du film ?), qui mènent à deux messages simplistes : « la vie doit être enivrante », et elle n'est dans le fond qu'un jeu. L'expérience est donc plutôt ratée, hormis le générique de début où les crédits (du générique de fin) apparaissent tels des éclairs blancs, sur un fond de nuit orageuse (évocation de la « tempête sous un crâne » que va vivre le personnage pendant le film). Et l'on se demande bien pourquoi Houellebecq, qui est le seul vrai protagoniste, a été affublé du nom de Paul au lieu d'utiliser simplement le sien.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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