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LA MEUTE

Un film de
Avec

Badlands

Du point de vue de la forme, "La Meute" aurait tout pour être un bon film d'horreur à la française. Les premières séquences plantent un décor post-apocalyptique dans une atmosphère à la fois sordide et vicelarde très plaisante à découvrir. Les dialogues sont bien écrits, et joués avec suffisamment de nonchalance pour être assez délectables. On se laisse porter par cette histoire de disparition grâce à une photographie et une musique nous plongeant aisément dans l'ambiance.

Malheureusement, le charme est d'assez courte durée. Car dès le subterfuge démasqué (c'est-à-dire, au bout des 20 premières minutes), l'ennui pointe le bout de son nez. La faute est à imputer à un scénario assez navrant, qui accumule les incohérences entre motivations confuses des personnages, absence d'explications pour certaines scènes (la machine) et abondance de sur-explications pour d'autres (les mineurs et l'appel de la terre). Conséquence: l'ambiance délectable du début perd de sa présence à force que l'histoire perd de sa consistance.

Cela est vraiment dommage, car il y avait pourtant de quoi faire avec cette idée somme toute intéressante, ceci si les ficelles avaient été tissées autrement. On peut se rendre compte de la construction foireuse du récit qui fait s'effondrer tout notre intérêt lorsque le personnage de Charlotte retrouve les vieilles coupures de presses. Cette séquence, placée avant le grand déballage de Max, aurait très bien pu soutenir notre attention. Mais non. La tension est retirée d'entrée de jeu. Les confrontations entre créatures et humains ne font même plus sourciller.

Alors, Frank Richard peut tout de même remercier son casting. Emilie Dequenne assure ce qu'elle peut, malgré les quelques incohérences de son personnage, et compose un rôle assez attachant. Philippe Nahon et Yolande Moreau jouent les rôles de campagnards bourrus auxquels ils sont habitués depuis des années, mais ils le font bien. Ils sauvent ce qu'il reste à sauver et on peut prendre plaisir à les voir déblatérer des crasses. Reste Benjamin Biolay et les trois motards qui ne sont déjà pas de grands acteurs mais qui, en plus, ne sont vraiment pas gâtés avec leurs rôles écrits sur un ticket de métro plié en quatre.

Bref, si comme moi, vous vous attendiez à un regain du film d'horreur français après d'affligeantes horreurs telles que "Humains", "La Horde" et autres "Mutants", eh bien ne comptez pas sur "La Meute" pour vous l'offrir…

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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