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METROPOLIS

Un film de Rintaro
Avec les voix de Donald Reignoux, Fily Keita...

Malgré une animation imparfaite, Métropolis impose au spectateur une ambiance oppressante et l'oblige à se positionner dans une société d'apartheid.

Dans une cité futuriste, les classes s’affrontent autour du rôle des robots dans la société. La création par un savant d’un  » être suprême « , focalise les inquiétudes…

Adaptation d'un célèbre manga, le dessin animé de Rintaro dispose d'un atout fondamental : un travail sur la cité stratifiée de Métropolis, reproductrice dans sa conception même d'une logique de classes sociales, et dans son graphisme, d'un gigantisme anonymant et écrasant l'individu. A Métropolis l'élite vit à l'air libre, dominée par une sorte de Tour de Babel (la ziggurat), les pauvres vivent en sous-sol, et les robots, encore en dessous, jusqu'au niveau le plus bas : les égoûts.

Cette dichotomie entre les classes, cette organisation sectorisée rappelle les pires mondes totalitaires déjà imaginés. Chacun est à sa place, les murs ou passages entre les secteurs sont surveillés, contrôlés, les systèmes de badges et d'autorisations dominent le monde, sans trop savoir en définitive qui régit tout cela. Métropolis pose ainsi la question de la place des robots, de l'étique par rapport aux créations de l'homme, qu'il tente de faire plus évolué, tout en souhaitant le maîtriser pleinement.

L'animation est loin d'être parfaite, notamment au niveau de la fluidité des mouvements. Ici, les humains comme les robots, ont des membres inférieurs hypertrophiés, leur conférant une allure trapue, stable et massive. Mais la beauté des décors et la profondeur des yeux de l'héroïne, en font une œuvre de toute beauté.

L'amour et le lien entre les êtres est au centre de cette histoire de luttes pour ou contre une autre vie, une liberté à acquérir pour les robots comme pour les hommes. Et le film, qui mélange dessin animé traditionnel et images de synthèse, réussit à faire ressentir cette fascination pour cette jeune fille d'un blond étincelant, irradiant chaque scène, et qui se veut le symbole d'union et de séparation de deux races en interaction.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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