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MARCHING BAND

Une fanfare pour la marche vers le pouvoir

Aux Etats-Unis, les marching bands sont les fanfares supportant les matches universitaires de football américain. Le documentaire nous plonge dans le quotidien des marching bands de deux Universités de l'état de Virginie en pleine compagne électorale présidentielle. C'est à travers les yeux des étudiants que l'on va suivre la confrontation entre McCain et Obama...

Claude Miller confesse avoir eu l'idée de faire un documentaire sur les marching bands en visionnant « Block Party ». Face au manque d'épaisseur du sujet, il aurait profité de la bataille présidentielle et de sa thématique raciale pour donner du fond à son documentaire. Les deux universités (University of Virginia et Virginia State Univerisity) n'ont d'ailleurs pas été choisies par hasard, puisque l'une représente la classe aisée, et l'autre, la communauté noire américaine, généralement plus pauvre.

Seulement, en sortant de la salle, on se dit que Miller aurait dû rester sur son thème originel car si la présentation des fanfares respectives est très intéressante, dynamique et fait plaisir à voir, notamment pour l'engagement qu'elles créent chez les jeunes, tout l'engouement sur l'élection est lui, d'une répétitivité exaspérante. Pendant les trois-quarts du documentaire, c'est une perpétuelle ovation pour le candidat afro-américain agrémentée de trop courts passages orchestrés par les deux fanfares universitaires. Le choix de mettre les deux établissements en parallèle parait même inutile étant donné que la totalité des étudiants mis en avant sont pro-Obama. Aucune mise en perspective n'est permise et les redondants espoirs de la communauté noire et le moment historique qu'est peut-être en train de traverser l'Amérique sont sans cesse ressassés.

Miller aurait dû plutôt, à la manière de "Rize" de Lachapelle, se concentrer sur les marching bands et leurs effets positifs sur les étudiants et non pas aller chercher cette toile de fond somme toute superficielle. En définitive, on a plus l'impression d'assister à une rediffusion d'Envoyé Spécial vieille d'un an qu'à un documentaire doté d'une véritable dimension cinématographique. Il n'en reste pas moins un bon moment à passer grâce au dynamisme communicatif des élèves que l'on aurait tort de bouder lors d'un éventuel passage dans notre téléviseur.

Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur

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