MAGGIE
La famille ou le bien de la communauté

Ceux qui s'attendent à un typique film de zombies comme "L'Armée des morts" seront déçus. En effet, malgré la présence d'Arnold Scharzenegger, ne vous attendez pas à un film d'action. Henry Hobson s'attache ici au cruel dilemme auquel doit faire face un père, assistant impuissant à l'inexorable transformation de sa fille en zombie aux pulsions meurtrières. Cette métamorphose étant inéluctable, l'ensemble de l'intrigue repose sur la manière dont Wade va s'occuper des derniers jours de sa fille avant qu'elle ne devienne une menace pour le reste de la ville.
Entre-temps, le réalisateur s'attache à donner du corps à ses protagonistes. Rien n'est explicitement révélé mais Hobson dissémine quelques indices sur la cause de la fugue de Maggie ou sur le passé de Wade qui explique pourquoi ce dernier bénéficie de certains passe-droits, notamment en matière de quarantaine pour sa fille bien-aimée. Abigail Breslin ("Little Miss Sunshine") livre ici une prestation honorable, même si paradoxalement son personnage a du mal à susciter l'empathie. Les efforts du réalisateur se concentrent davantage sur le personnage de Wade interprété par un Arnold Schwarzenegger dans un registre inattendu. Son jeu de père taciturne peu enclin à user de violence, sauf pour soulager quelques contaminés, n'est pas pour déplaire.
Le film offre donc quelques belles séquences comme celle où Wade évoque l'assassinat de ses voisins zombifiés (dont une fillette de quatre ans) ou une scène de tension très réussie dans laquelle la belle-mère de Maggie suspecte une transformation prématurée. Malheureusement, mis à part deux ou trois beaux moments, le reste du film est assez plat et n'effleure finalement qu'en surface le sujet qui tient son audience : celui de l'euthanasie et de la question de l'affection personnelle versus la sécurité de la communauté. On pense alors à "Infectés" qui, comme "Maggie", n'insufflait qu'à de trop rares occasions des instants dynamisants. Ce genre de tentative offre de beaux essais mais, hélas, peu de grands films…
Alexandre RomanazziEnvoyer un message au rédacteur