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MADRES PARALELAS

Un film de Pedro Almodóvar

Penelope Cruz, magistrale, entre mémoire et secret

Janis, photographe, est impliqué dans le devoir de mémoire de son village, militant pour qu’une fosse commune datant de la Guerre civile soit localisée et rouverte, afin que cicatrisent les blessures du passé. Tombée enceinte un peu par hasard, mais heureuse d’avoir un enfant, elle se retrouve à la maternité dans la même chambre qu’Ana, adolescente effrayée par l’accouchement à venir et la perspective d’aller chez son père à Grenade, sa mère devant partir en tournée théâtrale. Tentant de rassurer Ana, Janis développe une certaine affection pour celle-ci, et suite à la naissance des deux bébés, mis en observation, elles échanges leurs numéros de téléphones. Quelques temps plus tard, Ana devenue autonome, croise Janis…

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"Madres Paralelas" est le nouveau film de Pedro Almodóvar et constitue un de ces portraits de femmes complexes, passionnées et tourmentées, dont le metteur en scène madrilène a le secret ("Tout sur ma mère", "Étreintes brisées", "Volver", voire même "Femmes au bord de la crise de nerfs"…). Mêlant cette fois des enjeux intimes liés à la maternité et des questions de mémoire collective, son scénario tourne tout entier autour de la notion de secret, l’intérêt qu’il peut revêtir pour certains, la libération comme le déchirement que peut constituer la vérité, tout en explorant au détour la notion de perte. Complexe, il affiche notamment, au-delà des questions morales et intimes des personnages, clairement la position de son auteur face aux décisions gouvernementales d’appui ou non à la recherche de la vérité sur ces fosses communes issues de la guerre civile, encore nombreuses à n’avoir pas été explorées.

N’allant pas forcément dans la direction attendue, cette histoire, qui permet à nouveau à Penelope Cruz de montrer toute une palette d’émotion, questionne la relation de chacun à la vérité, pourtant parfois accessible d’un simple clic (un plan récurrent du métrage sur un doigt pressant une souris d’ordinateur...). Le jury du Festival de Venise, où le film était présenté en ouverture, ne s’y est d’ailleurs pas trompé, en décernant à l’actrice la Coupe Volpi de la meilleure actrice. Un film à la fois bouleversant et plein de pudeur, reconnaissable par ses élans dramatiques autant que par ses aspects colorés, dans les dominantes de teintes rouges et vertes.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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