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LOS OCEANOS SON LOS VERDADEROS CONTINENTES

La beauté des lieux face au manque de liberté et de perspective

À Cuba, dans la ville de San Antonio De Los Baños, un couple d’artistes, Alex et Edith, la trentaine, une vieille dame, Milagros, et deux enfants de neuf ans, Fanck et Alain, vivent au jour le jour, dans le passé ou dans l’espoir d’un avenir qui parfois signifiera une séparation…

Los Oceanos son los verdaderos continentes film movie

Difficile de résumer "Los Oceanos son los verdaderos continentes" en seulement une phrase. Car il est question dans ce film cubain de liberté et donc d’émigration (des informations à la radio rappellent d’ailleurs dès le début du métrage, que 250 000 personnes sont passées aux États-Unis depuis le début de l’année), mais aussi d’expression artistique, d’accomplissement sportif, ou de rêve d’un monde meilleur. Les destins, non réellement mêlés (ils se retrouveront juste symboliquement sur un quai de gare à la fin) de ces cinq personnages, permettront donc d’aborder les rêves de liberté de chacun, face à des images faisant le constat de l’état de délabrement d’un pays (une salle de cinéma désaffectée, un appartement qui part en lambeaux, des appareils de muscu dans des ruines...) pourtant magnifique (la balade en forêt, la baignade dans la grotte...).

On suit donc l’éloignement progressif d’un couple, lui, donnant des cours de théâtre, elle, travaillant la tristesse avec ses marionnettes et rêvant de faire des photos en Amazonie. On observe les échanges et jeux de deux garçons, rêvant de belles voitures US, pratiquant le Baseball comme perspective de réussite, et cette vielle dame dans sa routine quotidienne à peine interrompue par la relecture des lettres de son mari, parti autrefois faire la guerre en Angola. L’idéologie communiste semble bien loin (la lutte pour le régime angolais n’est plus qu’un souvenir, la femme raille les supposés artistes-ouvriers du régime...). Et l’optimisme n’est guère de mise dans ce long métrage, mais la beauté du noir et blanc, comme la poésie, sont bel et bien au rendez-vous, que ce soit dans une voiture rouillée, un cinéma détruit où on s’imagine le film, un orage symbolique qui inonde les rues et oblige à faire sécher des lettres, ou encore dans le bruit final des vagues, seule issue pour certains...

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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