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LES FAUSSAIRES DE MANHATTAN

Un film de Marielle Heller

Un beau biopic sur une biographe

Lee Israel, une biographe qui a du mal à renouer avec ses premiers succès, se découvre un talent pour imiter le style de célèbres écrivains. C’est peut être bien là le moyen de payer son loyer en vendant à des collectionneurs de fausses correspondances épistolaires…

Les faussaires de Manhattan film image

Marielle Heller s’est penchée, pour son second long métrage, sur l’adaptation de l’autobiographie de Lee Israel, une biographe misanthrope et alcoolique qui avait fait parler d’elle dans les années 1990 pour avoir falsifié et vendu de prétendues lettres envoyées par de célèbres écrivains en imitant leur style à la perfection.

Si ce fait divers est une bonne histoire en soi, ici le film, à la manière presque de Lee Israel elle-même, se concentre plus sur le portrait de ses protagonistes, plutôt que sur l’avancée du récit. Et grand bien lui en fasse, car c’est probablement le gros point fort du film. On suit donc un couple non pas de héros, mais d’anti-héros, complètements marginaux dans deux styles différents, sans jamais pour autant tomber dans des clichés ringards, que ce soit pour l’écrivaine l’alcoolique et misanthrope, atteinte du syndrome de la page blanche et vivant dans un état d’incurie, ou pour son ami gay excentrique et cocaïnomane. Ces caractéristiques sont encore magnifiées par le jeu des deux acteurs : Richard E Grant, toujours juste et touchant, et l’incroyable Melissa McCarthy, que l’on connaissait jusque-là surtout pour des rôles comiques et qui nous démontre ici toute l’étendue de son immense talent.

Le seul point qui pourrait en rebuter certains, est le fait qu’au final, cette histoire de fausses lettres n’est là que pour servir le portrait des deux personnages et passe presque au second plan, enlevant un peu de sa dramaturgie au film. Concernant la réalisation et la mise en scène, contrairement à son personnage principale, elle reste assez sobre mais pas moins efficace. On notera surtout un bon travail des costumes permettant un bon rendu de l’ambiance des années 1990. Au final, "Les faussaires de Manhattan" dresse un portrait intéressant d’une biographe peu commune et vaut donc le coup d’œil.

Ray LamajEnvoyer un message au rédacteur

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