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LE VOURDALAK

Un film de Adrien Beau

Une marionnette vampire qui fait son effet

S’étant fait voler son cheval, le Marquis Jacques Antoine Saturnin d’Urfé, émissaire du Roi de France, demande refuge dans une chaumière isolée en forêt. Il est accueilli par un mari, son frère et leur sœur, jamais mariée car elle s’est entichée d’un vagabond. Leur père est parti à la guerre depuis plus de 6 jours, et leur avait fait promettre que passé ce délai là, ils ne lui ouvriraient surtout pas…

Le Vourdalak film movie

Adapté d'une nouvelle d'environ 30 pages signée Alexeï Konstantinovitch Tolstoï ("La Famille du Vourdalak", écrite autour de 1840), ce premier long métrage d'Adrien Beau, ancien designer et plasticien chez Galliano et Dior, navigue entre théâtre et cinéma, parvenant à installer une ambiance originale. Entre vampire et mort-vivant, le fameux Vourdalak est un paysan revenu de la guerre contre les Turcs, que ses enfants, adultes, dont l’aîné ayant sa propre famille, vont recueillir, blessé, après l'avoir retrouvé au bout d'un champ. Une action qui transgresse ainsi rapidement la règle que celui-ci leur avait pourtant donnée : ne pas le laisser entrer s'il revenait de la guerre après plus de 6 jours.

La figure du vampire est sans doute l'élément le plus réussi du métrage, le personnage étant interprété par une marionnette de taille humaine, aux allures squelettiques saisissantes, qui se révèle peu à peu au spectateur. Prénommé Gorka, il participe, avec sa gestuelle dirigée par 2 personnes et sa voix suave et inquiétante, de l'ambiance étrange d'un film qui utilise l'obscurité ou la pénombre de manière intéressante. Une ambiance cependant quelque peu plombée par des dialogues littéraires d'un autre âge, et leur récitation des plus théâtrales.

Dommage, car on était intrigué par ce personnage de vampire qui ne se nourrit ici que du sang de ses proches, et les quelques élans romantiques entre le marquis fardé, figé dans ses manières contrastant avec le côté rustre de ses hôtes, et la sœur, entre attirance irraisonnée et paysages de falaises à l'appui. Certes quelques ingrédients sont là, 50 ans avec Bram Stoker (crucifix, miroir, sang presque érotisé… ce que certains pourraient d’ailleurs juger comme une trahison de la froideur de la nouvelle), mais certains aspects resteront bien obscures, comme la probable modernisation des apparats des uns et des autres (arabisants pour la sœur, un rien hippie pour le frère, plutôt dévote pour la femme de l’aîné…).

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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