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LA PETITE FABRIQUE DE NUAGES

Un recueil aérien empli de poésie

Un recueil de 5 courts métrages d’animation, dont au moins une partie de l’action se situe dans le ciel, avec un oiseau migrateur se perdant dans les nuages, un petit garçon à la recherche d’une flamme pour rallumer sa cheminée, un lémurien explorateur pilotant son vaisseau dans les airs, un colibri essayant de voler, et un jeune chasseur de nuages et d’étoiles…

La petite fabrique de nuages film animation image

Ce recueil fait preuve dans l'ensemble de belles touches de poésie, et devrait plaire autant aux petits par les personnages proposés, qu'aux adultes de par la beauté picturale de certains segments. "Des vagues dans le ciel" ouvre le bal, en stop-motion, avec un petit oiseau gris se perdant au milieu de nuages de coton aux formes évocatrices, et échouant sur une île déserte. Déroutant dans sa seconde partie, lors de la rencontre avec une petite tortue ayant le sens du rythme, et d'autres créatures marines (crabes, étoiles de mer...), le film séduit cependant et profite sur la fin d'une belle incursion du sable dans les décors.

"Petite flamme" est sans doute le film le plus touchant et parmi les plus poétiques du recueil. En 2D, façon papier découpé, avec de gros traits de contour et un fond de peinture, plus un effet « sable » pour la neige, l'animation est à la fois belle et chaleureuse, malgré les décors glacés de l’hiver. On y suit un petit garçon, qui après un coup de vent, voit sa cheminée éteinte et part à la recherche, dans la forêt, d'une flamme pour la rallumer. Il rencontrera un renard, dont la couleur évoque justement le feu.

"Deux ballons", troisième segment, dénote un peu sur la forme avec ses marionnettes de lémuriens, qui se croisent dans le ciel, chacun aux manettes d'un vaisseau surmonté d'un ballon. Les intérieurs de bois sont très bien faits, les transitions sont belles (la rose dessinée, la rose de papier plié...) et l'orage qui pointe son nez est assez impressionnant. Quatrième court métrage, "Citron et sureau" amusera toute la famille, avec deux colibris colorés imaginant toutes sortes d'inventions pour enfin pouvoir s’envoler. En stop-motion, le tout fonctionne très bien et mêle papier collé, feutre et carton, l'humour enfantin, notamment les pets récurrents d'un des deux volatiles, emportant le rire des plus petits.

Enfin, "Nimbus", qui vient clore cette collection, est un court métrage à la fois sombre et poétique, très réussi niveau scénario et esthétiquement magnifique. Avec des dessins façon sérigraphie, animés par ordinateur, et des décors en maquette (avec certains éléments retravaillés graphiquement : fenêtres, feuilles, écorce...), le film raconte l'histoire d'un petit garçon capturant les nuages pour en extraire de l'eau et collectionnant les étoiles. Une belle invitation au respect de la nature, avec quelques fulgurances graphiques (voir le superbe passage nocturne avec les plantes fluorescentes…), qui clôt un ensemble plutôt homogène, aux efforts graphiques assez admirables.

Olivier BachelardEnvoyer un message au rédacteur

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