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LA HESS

Un Fast and Furious piéton

Vlad est doué pour le sprint, au point qu’il pourrait devenir professionnel. Mais son quotidien l’oblige à pénétrer le milieu des courses clandestines. Avec les risques que cela engendre…

Le programme des Découvertes du Saint-André des Arts met dans la lumière depuis de nombreuses années de nouvelles voix. Ici, pas de réalisateurs confirmés, de comédiens à la notoriété importante, mais des passionnés, des films tournés avec les moyens du bord, à l’iPhone ou la petite caméra numérique achetée chez Boulanger, souvent à l’arrache mais toujours avec ce désir de cinéma. Ces métrages dont la sortie se limite généralement à cette salle du quartier latin occupent ainsi une place particulière dans notre paysage hexagonal, dernier bastion d’un rêve de grand écran accessible à tous. "La Hess" fait ainsi partie de cette sélection. Et pour son premier long, Alexandre Lemoine-Courx a décidé de plonger les spectateurs dans le milieu des runs illégaux.

Ce drame dopé aux amphétamines s’ouvre sur le quartier cosmopolite des Olympiades, récemment sublimé par Jacques Audiard ("Les Olympiades"), dans lequel vit celui qu’on surnomme « Vlad le gitan ». Le jeune homme a passé sa vie à courir, en profitant au passage pour monter quelques combines avec son pote d’enfance Fafa. Mais leur prochain coup pourrait être celui de trop. Car en voulant intégrer les sprints clandestins organisés pour des parieurs en ligne, les deux potes s’exposent à une dangerosité et à un monde dont ils ne maîtrisent pas les codes. Flirtant avec le thriller, le film est une course contre la montre, contre ces années de retard prises sur le rêve pourtant accessible du protagoniste, mais surtout désormais contre ces mafieux qui en veulent à sa peau. Évidemment, chaque personnage est un archétypique, les situations ne sont pas toujours très bien écrites, notamment lorsque le métrage change de tonalité, mais cette œuvre atypique a le mérité de nous plonger dans un univers méconnu, sur fond de déterminisme social, pour célébrer le vivre ensemble. Et en ces temps moroses, une telle ode au collectif fait du bien.

Christophe BrangéEnvoyer un message au rédacteur

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